Prise illégale d'intérêt : le maire de Tarbes mis en examen

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
JUSTICE - Après sa mise en garde à vue mardi matin, Gérard Trémège a été mis en examen jeudi pour "favoritisme, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence", a indiqué le Parquet de Pau.

A-t-il favorisé certaines entreprises dans l'obtention de marchés publics ? Après une mise en garde à vue et une perquisition à son domicile mardi, le maire UMP de Tarbes a été mis en examen jeudi pour "favoritisme, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence", a indiqué le Parquet de Pau. Selon une source proche du dossier, l'enquête concerne les conditions de réalisation de marchés publics mais également la cession d'une maison par la mairie à vil prix, revendue ensuite beaucoup plus cher après avoir été transformée par la compagne du maire.

"Des erreurs possibles". Gérard Trémège, 70 ans, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, une mesure "qui ne l'empêche pas d'exercer son mandat de maire", a assuré l'avocat parisien. Selon lui, son client "reconnaît des erreurs possibles dans la passation de marchés publics mais nie toute volonté de 'système Trémège'" dans ce dossier, qui porte notamment sur la revente de terrains et biens immobiliers par la municipalité.

Appel. Selon Me Seban, Gérard Trémège, maire de Tarbes depuis 14 ans et réélu en 2014, s'il est "heureux de s'expliquer" dans un dossier "qu'il ne connaissait que par la presse",  est aussi "très en colère du traitement qui lui a été infligé, 48 heures de garde à vue, et conteste tout".

Le maire de Tarbes nie notamment avoir reçu des cadeaux ou des voyages en échange de marchés ou de faveur. Son défenseur a annoncé que Gérard Trémège allait faire appel de sa mise en examen et de son contrôle judiciaire.

D'autres mises en examen. La compagne de Gérard Trémège, Isabelle Bonis, directrice de la Société d'économie mixte de construction de la ville, son adjoint en charge de l'urbanisme Michel Forget, quatre chefs de service de la municipalité, l'architecte Joris Ducastaing et l'ancien directeur général des services du maire, Michel Caillaud avaient aussi été placés en garde à vue mardi. 

Selon le Parquet, Isabelle Bonis avait été mise en examen mercredi pour "recel de prise illégale d'intérêt". Michel Forget devra répondre quant à lui de trois chefs: "favoritisme, prise illégale d'intérêt et complicité". Michel Caillaud a été pour sa part mis en examen, jeudi, pour "trafic d'influence, complicité de favoritisme et de prise illégale d'intérêt". Quant à l'architecte Joris Ducastaing, il est poursuivi pour "trafic d'influence, recel de favoritisme et de prise illégale d'intéret et complicité de favoritisme", selon le Parquet.

Tous ces mis en examen ont été, comme Gérard Trémège, laissés libres et placés sous contrôle judiciaire dans des conditions qui ne remettent en cause ni leur activité professionnelle, ni, dans le cas de Michel Forget, l'exercice de son mandat d'adjoint au maire de Tarbes.  

Enquête depuis 2013. C'est en décembre 2013 qu'une information judiciaire avait été ouverte contre X en, à Pau, au sujet de faits présumés de prise illégale d'intérêt et de recel, ainsi que "d'atteinte à l'égalité des candidats dans les marchés publics (favoritisme)". 

Une douzaine de personnes au total ont été entendues, et certaines ont été perquisitionnées, depuis le début de cette affaire, qui n'avait jusqu'à présent jamais débouché sur une mise en examen.

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