Nice : le bijoutier mis en examen pour homicide volontaire

Le procureur a rejeté l'excuse de légitime défense soulevée par le bijoutier.
Le procureur a rejeté l'excuse de légitime défense soulevée par le bijoutier. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Le procureur a rejeté l'excuse de légitime défense soulevée par le bijoutier.

L'info. Le bijoutier niçois qui a tué mercredi un des braqueurs de son magasin a été mis en examen pour homicide volontaire vendredi. Il a également été assigné à résidence avec port d'un bracelet électronique, hors du département, dans un endroit tenu secret, a précisé son avocat Me Franck De Vita.  Le procureur de la République de Nice, Eric Bedos, avait annoncé dans l'après-midi l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire. Il a également demandé aux deux juges d'instruction saisis du dossier, l'assignation à résidence avec bracelet électronique.

"Il est très marqué". "Mon client a été mis en examen pour homicide volontaire par deux juges d'instruction et placé sous surveillance électronique. Il a donc évité la détention provisoire, c'est une satisfaction", a déclaré Me De Vita à la presse. "Les juges ont suivi les réquisitions du procureur, ce qui n'était pas évident. Mais le plus important, c'est qu'il soit libre ce (vendredi) soir. Il est très fatigué, très marqué", a-t-il ajouté.

Un tir en direction d'un des malfaiteurs. Le commerçant aurait indiqué lors de ses auditions avoir récupéré son arme une fois que les braqueurs avaient quitté sa boutique, mis un chargeur en place puis tiré trois fois. Les deux premiers coups ont été tirés en direction du scooter. La troisième fois, le bijoutier a fait feu en direction de l'un des braqueurs "qui s'est retourné et l'a menacé", a expliqué le commerçant aux enquêteurs, selon le procureur.

"Sa vie n'est pas menacée". Mais pour le magistrat, "au moment où le bijoutier intervient, sa vie n'est pas directement menacée" et "il n'avait pas à se saisir de cette arme, qu'il détenait illégalement". Eric Bedos a expliqué avoir "la conviction que nous sommes en présence d'indices qui montrent que ce monsieur a agi volontairement pour donner la mort à ce malfaiteur". Le magistrat a donc rejeté l'excuse de légitime défense, soulevée par le bijoutier. "S'il y avait eu légitime défense, il n'y aurait pas de poursuites. On n'est pas pénalement responsable, en droit français, quand on est en état de légitime défense", a ajouté le procureur.

Assignation à résidence. Néanmoins, au vu de la situation du bijoutier - père de famille de 67 ans, sans antécédents judiciaires -, le procureur a requis son placement sous assignation à résidence avec surveillance électronique. Une solution entre la détention provisoire et le contrôle judiciaire qui suppose toutefois l'accord de l'intéressé.

Une autopsie sur le corps de la victime. Une autopsie devrait intervenir dans les heures qui viennent, a-t-il précisé, pour déterminer la trajectoire du projectile qui a coûté la vie au jeune homme de 18 ans, mortellement blessé d'une balle dans le dos après avoir braqué la bijouterie. Des expertises balistiques et une reconstitution des faits viendront également compléter les investigations.

Sur Europe 1, le criminologue Alain Bauer détaillait les conditions pour que la légitime défense puisse être retenue. Ecoutez ses explications :