Mort de Rémi Fraisse à Sivens : les scénarios possibles

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Benjamen Peter avec , modifié à
Rémi Fraisse, mort au barrage de Sivens, a été victime d'une explosion dont l'enquête doit déterminer si elle a été causée par une grenade des forces de l'ordre.

D'où est venu l'engin explosif qui a tué Rémi Fraisse, mort lors d'affrontement entre policiers et opposants au barrage de Sivens, dans le Tarn ? Selon les premiers éléments dévoilés par le procureur d'Albi lundi, l'étudiant en botanique a été victime d'une explosion dont l'enquête doit déterminer si elle a été causée par une grenade des forces de l'ordre. La famille de la victime compte déposer plainte mardi à Albi pour homicide volontaire commis "par une ou plusieurs personnes dépositaires de l'autorité publique".

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Seule certitude, révélée par l'autopsie : le jeune étudiant a été touché dans le haut du dos par un objet qui a explosé. Il a été projeté sur le sol, avant de mourir sur le coup. Selon les informations d'Europe 1, son corps a été retrouvé faisant face aux gendarmes mobiles. Mais comment a-t-il pu être touché dans le dos ? D'où provenait le projectile ?

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Un engin explosif artisanal ? Premier scénario : ce tir pourrait provenir d'un engin artisanal mal lancé par un opposant au barrage de Sivens. L'autre hypothèse est celle d'un engin explosif que Rémi Fraisse aurait pu transporter dans son sac à dos. Les techniciens d'investigation criminel ont en effet retrouvé sur place des lambeaux de sac à dos et des débris de bouteilles en verre. Mais cela ne correspond pas vraiment au profil de Rémi, décrit comme un simple opposant au barrage, mais non pas comme un militant radical.

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Une grenade de désencerclement jetée par les gendarmes ? Reste l'hypothèse privilégiée par les manifestants : une grenade de désencerclement lancée en cloche par les gendarmes par dessus les grilles les séparant des émeutiers. L'engin aurait alors atterri dans la capuche de blouson du manifestant, avant de le tuer. Pour les "antis" cela ne fait aucun doute.

Les grenades de désencerclement, qui projettent des fragments en caoutchouc, sont généralement utilisées par les forces de l'ordre pour repousser les manifestants en cas de danger. Mais leur utilisation est réglementée : elles doivent être lancées en l'air pour exploser dans le ciel et ainsi disperser la foule sans risquer de blesser les manifestants.

Des analyses attendues. Les enquêteurs, eux, ne privilégient aucune piste. Des prélèvements effectués sur le corps sont analysés par le laboratoire de police scientifique de Toulouse. Elles devraient permettre de mieux comprendre l'origine de la mort du jeune homme.

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