Marseille : le bain de sang continue

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avec AFP et Nathalie Chevance , modifié à
Un homme a été tué jeudi soir, moins de 24 heures après le précédent règlement de comptes.

Les règlements de comptes se succèdent à Marseille. Un homme de 30 ans a été tué jeudi soir vers 21 heures 50 par plusieurs balles de kalachnikov alors qu'il se trouvait dans sa voiture dans un parking du 8e arrondissement de Marseille.

Ce nouvel assassinat intervient au lendemain d'un autre règlement de comptes qui a coûté la vie au neveu de Saïd Tir, un caïd du trafic de drogue lui-même abattu en avril 2011. Jeudi dernier, un autre jeune homme de 25 ans avait également été tué par balles dans la cité Font-Vert, située dans les quartiers nord de Marseille, par deux individus à moto qui avaient pris la fuite.

Un guet-apens marqué par l'"acharnement"

L'homme tué jeudi soir se trouvait dans un parking d'un boulevard situé en bord de mer à proximité du quartier résidentiel de la Pointe-Rouge. Selon une source proche de l'enquête, qui évoque un "acharnement" des agresseurs, il a été abattu de plusieurs balles de kalachnikov et de calibre 12 par plusieurs individus qui lui ont, semble-t-il, organisé un guet-apens.

Mercredi soir, Farid Tir avait été abattu vers 20 heures 30 de plusieurs balles de gros calibre alors qu'il se trouvait dans sa voiture dans le quartier de Saint Mauront, dans le 3e arrondissement de Marseille. Il avait également été victime d'un guet-apens et avait tenté d'échapper à ses agresseurs en faisant une violente marche-arrière qui avait conduit sa Clio blanche à heurter la devanture du commerce situé de l'autre côté de la rue.

"Aucun secteur épargné"

La police judiciaire est saisie de ces deux affaires. En 2011, vingt règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône : quinze se sont déroulés à Marseille, faisant 23 victimes dont 13 décédées.

"Aucun secteur de la ville n'est véritablement épargné par ce phénomène", a assuré sur Europe 1 le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, rappelant que le "marché illicite des produits stupéfiants, essentiellement cannabis, mais également cocaïne, est très lucratif". "Qui dit gain d'argent dit réseau", note-t-il, affirmant que les bandes sont "prêtes à en découdre très facilement pour défendre leur territoire", en conquérir de nouveaux ou "éliminer des adversaires".

Et le phénomène est difficile à cerner. "On a des jeunes et des moins jeunes, qui sont capables d'agir de façon extrêmement brutale, très impulsive, pas toujours très organisée", relève le procureur, ajoutant : "c'est ce qui nous déroute et nous inquiète".