Manche : morte après une chute

© BRUNO FAVA/MaxPPP
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Le corps d'une femme, probablement une migrante clandestine, a été retrouvé dans le Pas-de-Calais.

La femme d'origine asiatique retrouvée dimanche soir sur une plage du Pas-de-Calais au pied d'une falaise est décédée à la suite d'une chute, selon le parquet de Boulogne-sur-mer.

Selon les résultats de l'autopsie révélés mardi, le jeune femme -une clandestine qui tentait de traverser la Manche à la nage- âgée d'environ 35 ans a eu une rupture de l'aorte thoracique, conséquence d'une chute, ainsi que plusieurs côtes brisées qui ont perforé son poumon. L'hémorragie très importante a entraîné un décès immédiat, a rapporté le procureur Jean-Philippe Joubert. La femme est très certainement tombée sur le dos. Il n'y a pas de trace d'intervention d'un tiers.

Un point de passage

La jeune femme s'apprêtait visiblement à gagner à la nage les côtes anglaises : elle s'était enduit les aisselles de vaseline, comme il est d'usage pour éviter les irritations causées par la mer. Elle avait plié des vêtements secs sous sa combinaison, emporté des produits énergisants et portait une boussole autour du cou. La tenue qu'elle avait sur elle provenait apparemment de la région parisienne, a indiqué le parquet. Aucun papier n'a été retrouvé sur la victime, dont les empreintes ont été relevées.

Il n'est pas commun que des migrants tentent de regagner l'Angleterre à la nage, a souligné le procureur Jean-Philippe Joubert. La traversée de la Manche est réputée dangereuse, avec de forts courants et un trafic maritime important.

La région reste tout de même un point de passage pour les migrants qui tentent de rejoindre l'Angleterre, même après le démantèlement de l'un des principaux camps de migrants il y a trois ans.

Pas de drame depuis 10 ans

Début août, six migrants qui s'étaient cachés dans la soute de la remorque d'un camion dans le Pas-de-Calais avaient été sauvés de la suffocation à la suite de l'appel des secours par l'un d'eux. En août 2009, environ 1.500 clandestins afghans ou irakiens étaient recensés dans le Nord-Pas-de-Calais, dont plus de la moitié autour de Calais. Plusieurs centaines vivaient dans la "jungle", principal campement d'étrangers en situation irrégulière en France, détruit par les bulldozers le 22 septembre 2009 sur instruction d’Éric Besson, alors ministre de l'Immigration. Ils n'étaient plus que 500 un an après cette destruction, selon les associations.

Les sauveteurs en mer n'ont pas été confrontés à des drames liés à l'immigration depuis une dizaine d'années, selon le président de la station de sauvetage de Calais Bernard Barron. "Il y a environ quinze ans, on a eu deux Russes qui avaient tenté de traverser avec un kayak", a-t-il indiqué. L'un d'entre eux a été porté disparu, l'autre avait été récupéré.