La fillette morte en Vendée a été torturée

Le couple aurait justifié ces sévices par la turbulence et la désobéissance de la fillette, et aurait tenté de minimiser ses actes devant les gendarmes. © MaxPPP
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Sébastien Guyot et François Coulon avec , modifié à

Le père avait alerté les services sociaux. L'enquête avait conclu que rien n'indiquait la maltraitance Angèle, retrouvée morte dimanche après de nombreux sévices.

Le calvaire de la fillette de 4 ans aura duré une semaine. Jeudi, la mère et son compagnon ont été mis en examen pour "actes de torture ou de barbarie" après la mort d'Angèle, dimanche à Saint-Georges-de-Pointindoux.

De nombreux sévices. Victime de douches bouillantes punitives, le tiers du corps de l'enfant était brûlé au second degré. L'autopsie a par ailleurs révélé de nombreuses traces de coups et morsures infligés par sa mère. Angèle avait également des cheveux arrachés.

La mère a reconnu avoir étranglé sa fille, mais a réfuté avoir voulu lui donner la mort. Le couple aurait justifié ces sévices par la turbulence et la désobéissance de la fillette, et aurait tenté de minimiser ses actes devant les gendarmes.

Le père biologique avait alerté les services sociaux.  La mère venait de s'installer en Vendée. Originaire de la région parisienne, elle avait rejoint en août son nouveau compagnon, lui-même installé depuis quelques mois dans un village proche de La Roche-sur-Yon. Les services sociaux de la Vendée n'avaient pas été alertés sur d'éventuelles difficultés du couple ou sur des risques encourus par l'enfant.

En revanche, en octobre 2011, les services sociaux du Val-de-Marne avaient été saisis par ceux de Charente, où la mère vivait après la séparation du couple. Le père biologique soupçonnait des violences sur sa fille. "Le papa nous avait alerté dans le cadre d'une séparation de couple", a indiqué Michèle Créoff, directrice générale adjointe du conseil général du Val-de-Marne, chargée de la famille et l'enfance.

La situation de la fillette, alors accueillie dans une crèche de Limeil-Brévannes, avait "été évaluée" par les services de protection maternelle et infantile. Les conclusions de l'enquête étaient formelles : rien ne pouvait laisser penser à une maltraitance. A l'école maternelle de Limeil-Brévannes, où Angèle était attendue en septembre, le personnel a confirmé à Europe 1 qu'Angèle ne présentait pas les caractéristiques d'une enfant battue.

"Un conflit de couple assez intense".  "Nous n'avions aucune inquiétude, ni sur le plan physique, ni sur le plan psychique", a répété Michèle Créoff du générale adjointe du conseil général du Val-de-Marne. "Il y avait un conflit de couple assez intense" entre les parents, a-t-elle cependant ajouté. "Ils se disputaient la garde de l'enfant" et "le juge des affaires familiales avait été saisi".

Vive émotion à Limeil-Brévannes. "Je suis choquée car elle [Angèle] était tellement mignonne. Elle respirait la joie de vivre", a raconté au micro d'Europe 1 une mère de famille, aux abords de la crèche de Limeil-Brévannes.