Un père de famille persuadé de souffrir d'une maladie incurable comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour avoir tué sa femme à coups de marteau, ne supportant pas l'idée qu'elle puisse refaire sa vie.
Les faits remontent au 19 octobre 2010. Un des trois enfants du couple, alors âgé de quinze ans, découvre sa mère, une enseignante au lycée d'Antony, gisant dans son sang à leur domicile. Le père, un ancien cadre de chez Renault, a laissé un mot en évidence dans la maison : "J'ai appris mon cancer du sang (...) Le pire est d'imaginer que Maman refasse sa vie avec un autre", est-il écrit.
Il encourt la perpétuité
Interrogé sur ses problèmes de santé, le quadragénaire explique que tout a commencé lorsqu'il s'est cassé la clavicule à la suite d'un accident de vélo en mai 2010. Il a alors, au fil des mois, acquis la certitude qu'il souffrait d'une leucémie incurable et a été conforté dans son idée en consultant des articles sur internet.
Selon une expertise réalisée en 2011, l'accusé était atteint au moment des faits d'un trouble mental qui a "aboli" sa capacité de discernement. Il ne serait donc pas accessible à une sanction pénale. Mais un autre expert a conclu, dans son rapport rendu en 2012, à une simple "altération du discernement", ce qui ouvre la voie à une condamnation. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.