"Je ne baisserai jamais les yeux"

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et Guillaume Biet , modifié à
- La mère d'une des victimes de tournantes n'a pu supporter d'entendre les accusés.

Elle a préféré quitter la salle d'audience. La mère de Nina, la jeune femme de 29 ans qui se dit victime de tournantes entre 1999 et 2001, n'a pas pu encaisser les témoignages des accusés lors de l'audience.  Quinze hommes, aujourd'hui âgés de 29 à 33 ans, sont jugés jusqu'au 12 octobre par la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne. Ils sont accusés d'avoir commis une série de viols collectifs entre 1999 et 2001 à Fontenay-sous-Bois sur deux adolescentes alors âgées de 15 et 16 ans.

"Je ne peux pas entendre ce qu'elle a vécu"

Au micro d'Europe 1, la mère de Nina a confié pourquoi elle avait préféré partir de la salle d'audience. "C'est quelque chose de tellement terrible, qu'en tant que mère, je ne peux pas entendre ce qu'elle a vécu. Le peu que j'ai pu lire, c'est tellement horrible, que je ne garderais pas mon calme, j'en suis incapable", estime cette mère de famille.

"Tu ne tiendras jamais" :

Sa fille en personne lui a même déconseillé d'écouter le témoignage des accusés. "Me connaissant, elle m'a dit : 'tu ne tiendras jamais, je te connais, tu vas peter un câble'. Elle sait ce qu'elle a vécu, ils savent ce qu'ils lui ont fait", commente la mère de Nina.

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Les circonstances des viols racontés par Nina sont en effet éprouvante. La première fois, Nina a 16 ans. Au dernier étage d'une tour de la cité de la Redoute, elle est violée par un garçon à peine plus âgé qu'elle. Les autres adolescents les entourent de leurs rires moqueurs, de menaces et violences. Nina a dès lors subi "quotidiennement" des actes similaires dans des caves, des parkings, des appartements de différents quartiers.

"C'est à eux de partir"

Malgré les violences subies par sa fille, la mère de Nina n'a jamais souhaité déménager. Il arrive pourtant à Nina et sa mère de croiser "des mecs de l'affaire". "En tant que mère de victime, j'ai toujours dit que je ne baisserai jamais les yeux devant des violeurs, devant des gens qui l'ont détruite. Et si quelqu'un a à baisser les yeux, ce n'est pas ni ma fille, ni moi-même, ce sont eux. Ce n'est pas à nous de partir, c'est à eux de partir, aussi dur soit-il de rester", estime-t-elle.

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Les accusés encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle. Tous nient les faits et assurent que les deux plaignantes étaient consentantes. Le verdict doit être rendu le 12 octobre.