Interpellation musclée : l'affaire renvoyée

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avec AFP

La justice a renvoyé mardi au 4 avril la comparution d'un automobiliste et d'une de ses passagères, dont l'interpellation musclée le 18 août dans la banlieue de Tours avait provoqué une polémique après avoir été filmée par un amateur. Le tribunal correctionnel de Tours a estimé que les faits relevaient d'une formation collégiale et non d'une audience en juge unique.

La vidéo de la scène, réalisée par un témoin à l'aube à Joué-les-Tours, avait été abondamment visionnée sur internet, sous le titre "Honte à la police française". On y voyait deux policiers tentant de maîtriser un homme et une femme au sol après avoir stoppé leur véhicule. Un des policiers finissait par frapper avec sa matraque à plusieurs reprises la femme qui se débattait, avant de l'asperger de gaz lacrymogène.

En avril, le tribunal devra étudier deux procédures. Les poursuites du parquet contre le conducteur du véhicule pour "infractions à la circulation routière", conduite en état d'ivresse et sans permis de conduire ainsi que celles contre sa passagère pour "violences volontaires aggravées", c'est-à-dire commises sur un officier de police qui l'accuse de l'avoir mordu. Le tribunal devra tenir compte des violences que la femme affirme avoir subies de la part d'un des deux policiers, en intervention ce jour-là.

Le parquet avait classé sans suite la plainte de cette femme de 37 ans, après une enquête de l'IGPN. "J'ai volontairement pris l'initiative de faire convoquer le policier en tant qu'auteur de violences volontaires aggravées sur la personne de ma cliente", a déclaré mardi à l'AFP l'avocate de cette femme, Me Florence Carle. "Il s'agit d'une possibilité réservée à n'importe quel justiciable lorsqu'il estime qu'une infraction a été commise à son encontre de faire convoquer lui-même la personne, si le procureur n'entend pas le faire", a-t-elle expliqué. "Il ne sera pas dit que, parce qu'il était policier, la justice a été partiale et obscure", a déclaré de son côté Me Boualem Bendjador, l'avocat du policier qui était présent à l'audience. Selon lui, "cette vidéo tronque les débats".
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