Huit ans de prison pour le convoyeur parti avec 1 million

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avec AFP , modifié à
François Chamorro qui s'était volatilisé avec un million d'euros dérobés à son entreprise en 2003 a été condamné vendredi à huit ans de prison par la Cour d'assises du Val-de-Marne.

C'était un braquage presque parfait, quelques années avant l'affaire Tony Musulin. Le convoyeur de fonds François Chamorro, qui a passé dix ans au soleil de la République Dominicaine, après avoir emporté son butin d'un million d'euros, a été condamné vendredi à huit ans de prison. L'avocate générale de la Cour d'assises du Val-de-Marne avait requis dix ans contre le prévenu âgé de 52 ans.

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Il annonce à ses collègues "une bonne nouvelle". Le 7 mai 2003, cet homme, "taciturne" et "solitaire" selon son entourage, avait réussi le braquage presque parfait, disparaissant dans la nature avec son butin. Un acte "méticuleusement préparé", selon l'avocat de la partie civile Patrice Pauper. Le soir des faits, François Chamorro, embauché sept mois plus tôt par la société de transport de fonds Témis, avait annoncé à ses collègues qu'ils allaient sabrer le champagne pour fêter "une bonne nouvelle".

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"J'ai pris tout ce que je pouvais porter". Frustré par de longues histoires sentimentales sans réelle vie de couple, par l'absence d'enfant et par des échecs professionnels, il entend en réalité détourner leur attention. Il s'absente quelques instants, laissant ses collègues ouvrir la bouteille, puis revient. Avec un revolver. Il récupère alors un sac de sport qu'il remplit de pochettes en plastique contenant de l'argent destiné à la Banque de France et s'enfuit à bord d'une voiture de location. "J'ai pris tout ce que je pouvais porter", a-t-il expliqué depuis le box des accusés.

Une vie de farniente qui l'ennuie. Parti avec son magot, il se cache ensuite dans les bois pendant plusieurs semaines, avant de se rendre à Marseille où, pour 15.000 euros, il se fabrique une fausse identité. François Chamorro devient "Jean-Paul Domingo". Puis il s'envole pour le Canada et s'installe finalement à la République dominicaine. Là-bas, il achète un terrain, fait construire une maison : une vie simple entre "farniente" et "petits projets pour s'occuper". "J'ai perdu la notion du temps en République dominicaine. Pour moi, il faisait toujours beau."

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Mais il ne supporte plus cette vie de fugitif et dix ans et un jour après les faits, il se présente au consulat de Saint-Domingue pour demander un passeport et retrouver sa véritable identité. Il pense que les faits sont prescrits, mais, il ignore qu'entre-temps, en 2008, il a été condamné à dix ans de prison en son absence. Il est aussitôt interpellé.

"Je regrette le mal que j'ai fait et je m'en excuse". "Il en aura fallu du temps pour que vous honoriez votre rendez-vous avec la justice !", lui a lancé l'avocate générale. "Cela fait dix ans que les victimes et la société vous attendent." "Ce vol à main armée, vous l'aviez préparé depuis très longtemps", a-t-elle estimé. "La justice ne pouvait pas vous oublier."

Au cours des deux jours de procès, François Chamorro, le visage creusé par dix années de clandestinité, a raconté sa vie morne, marquée par les échec sentimentaux et professionnels, sans vraiment fournir d'explication à son acte : "Je suis parti en live", a-t-il répété à plusieurs reprises. "Je regrette le mal que j'ai fait et je m'en excuse", a soufflé l'accusé à la clôture des débats.
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