Grégory : vers de nouvelles expertises

La chambre de l'instruction de la cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 26 septembre.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 26 septembre. © MAXPPP
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
La justice a été saisie pour réaliser des vérifications sur les vêtements et les chaussures de l'enfant.

Après l'espoir suscité par l'analyse des voix du corbeau, l'enquête est une nouvelle fois relancée. Vingt-huit ans après l'assassinat du petit Grégory, la Cour d'appel de Dijon a examiné mercredi, à huis clos, une nouvelle demande d'expertises des parents Villemin, notamment sur les vêtements de l'enfant et une autre, "inédite", sur ses chaussures, selon le parquet général.

Après les résultats infructueux des dernières analyses ADN, notamment sur un timbre d'une lettre du corbeau et sur la cordelette ayant entravé l'enfant, la famille du petit Grégory avait demandé à la justice, fin août 2012, des analyses complémentaires.

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Une nouvelle technique

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Dans son réquisitoire mercredi, le procureur général Jean-Marie Beney a "soutenu" la demande d'expertises sur les vêtements et les chaussures, mais a rejeté les deux autres.

"Des analyses sur l'anorak et le pantalon de Grégory ont déjà été faites, mais il s'agit ici d'utiliser une technique encore plus récente, dite de microdissection, et confiée au laboratoire d'analyses génétiques de Bordeaux", a détaillé Jean-Marie Beney. "Il s'agit d'analyses ADN complémentaires en utilisant une nouvelle technique permettant de retrouver de toutes petites traces parcellaires", a-t-il ajouté. Le haut magistrat a par ailleurs justifié sa demande de rejet des autres actes. "Certains étaient en cours avant même qu'ils ne soient demandés et les autres ne sont pas pertinents car trop éloignés de l'assassinat de Grégory", a-t-il assuré.

La chambre de l'instruction de la Cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 26 septembre.

La comparaison des voix

Le 20 octobre 2010, la justice avait ordonné six nouvelles analyses, à la demande des parents de Grégory, quatre ans, retrouvé noyé pieds et mains liés dans la Vologne, le 16 octobre 1984, afin d'aller au bout de ce qui est techniquement possible grâce aux progrès de la science. Mais, cinq d'entre elles, portant sur la recherche d'ADN, n'avaient rien donné.

Restait alors la comparaison des voix du corbeau avec celles de protagonistes de l'affaire ayant participé à l'époque à des émissions de radio ou de télévision, des documents conservés à l'Institut national de l'audiovisuel (Ina). Les appels du ou des corbeaux à la famille Villemin avaient été enregistrés à l'époque sur des cassettes audio qui ont été numérisées depuis. Ils sont analysés par les gendarmes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

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Selon l'avocat des parents Villemin, Me Thierry Moser, la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon devrait bientôt prendre une "ordonnance de commission d'expert" sur ces enregistrements.