Gonesse-meurtre : attroupements interdits

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avec AFP

La ville de Gonesse, dans le Val-d'Oise, a interdit lundi pour deux mois les attroupements sur plusieurs places de la commune afin d'éviter les règlements de compte entre bandes après l'agression mortelle d'un jeune de vingt ans cinq jours plus tôt, sur fond de rivalité entre quartiers.

"Cet arrêté a comme objectif d'éviter un engrenage", a déclaré le maire PS Jean-Pierre Blazy. Quatre places de la ville sont concernées jusqu'au 15 septembre par cette mesure, dans deux quartiers rivaux, celui des Marronniers où est mort le jeune Mohamed, et celui de Saint-Blin.

"Le choix des lieux est très ciblé dans l'espace et dans le temps", a souligné le maire, qui précise "ne pas être un adepte des arrêtés couvre-feu" parfois institués par des élus des banlieues sensibles au nom de la lutte contre l'insécurité. Selon les premiers éléments de l'enquête, Mohamed, habitant du quartier des Marronniers, a été agressé mercredi soir "par un groupe" de 5 à 7 personnes, arrivées à bord de deux voitures.

Il aurait "reçu des coups de batte de baseball ou de barre de fer" et au moins "un coup de couteau" mortel à la jambe, à une vingtaine de mètres de son domicile familial, selon une source judiciaire, refusant toutefois de confirmer la piste de l'affrontement entre bandes de quartiers rivaux. Une source policière et le maire de la ville ont toutefois évoqué une bagarre entre des groupes de personnes issues des Marronniers et de Saint-Blin. Un jeune homme a été mis en examen vendredi soir pour complicité d'homicide volontaire dans le cadre de l'enquête.

Samedi, une marche blanche a attiré un millier de personnes en souvenir de la victime. La marche a été "digne", selon M. Blazy, mais une trentaine de jeunes ont ensuite tenté de se rendre à Saint-Blin pour en découdre. "Ils ont été finalement reconduits dans leur quartier, ce qui atteste du bien-fondé de l'arrêté", a souligné le maire de cette commune d'environ 25.000 habitants, qui réclame le soutien de l'État pour faire appliquer son arrêté anti-attroupements.