Faute de procédure: un criminel présumé libre

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avec AFP

La Cour d'appel de Pau a remis en liberté vendredi Franck Lasserre, accusé d'avoir poignardé à mort celui qu'il croyait être l'amant de sa femme, estimant que ses droits avaient été violés faute pour son avocat d'avoir pu accéder au tribunal lors d'une audience le concernant, a-t-on appris de source judiciaire. "La chambre de l'instruction de la Cour d'appel a annulé l'ordonnance de prolongation de détention de Laserre et l'a remis en liberté sous contrôle judiciaire", a précisé à l'AFP Me Yves Darmendrail, l'avocat des parents de la victime, Franck Nadau, dont les propos ont été confirmés par une source judiciaire. "Il est assigné à résidence chez sa mère, près de Lourdes, avec interdiction de sortir des Hautes-Pyrénées et de tout contact avec les parties civiles".

L'avocat du prévenu avait assuré avoir été empêché d'assister son client lors d'une audience devant le juge des libertés et de la détention (JLD), le 10 mars, ce qui constitue une violation des droits de la défense qui aurait justifié sa remise en liberté. Me Thierry Sagardoytho avait assuré, constat d'huissier à l'appui, qu'il n'avait pu accéder au tribunal lorsque cette audience avait eu lieu le samedi 10 mars.

La cour lui a donné raison, dénonçant dans son arrêt le "laconisme" de la convocation à cette audience qui ne lui précisait pas la porte par laquelle il devait y accéder ni le téléphone de la salle d'audience à prévenir pour que l'on puisse venir le chercher.

La famille de la victime, tuée d'une dizaine de coups de couteau le 8 septembre 2010, avait craint la remise en liberté de Franck Lasserre et organisé samedi une marche à Pau pour protester contre cette éventualité. "Mes clients demeurent dans l'incompréhension totale", a déclaré Me Yves Darmendrail. "Ils sont très en colère contre le fonctionnement judiciaire qui a permis à la défense de Lasserre de se servir d'un incident qui aurait certainement pu être évité", a-t-il ajouté.