EPR : des ex-ouvriers aux Prud'hommes

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avec AFP , modifié à

Une trentaine d'anciens ouvriers polonais du chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche) ont saisi les Prud'hommes de Cherbourg contre leur ex-employeur Atlanco et son donneur d'ordre d'alors Bouygues, a-t-on appris jeudi auprès de la juridiction. Une audience de conciliation est prévue le 7 mars entre 32 ouvriers, Atlanco et Bouygues, selon le greffe. Si cette audience n'aboutit pas, le conseil des Prud'hommes se réunira ultérieurement en audience publique.

"J'engage la procédure contre Atlanco et contre Bouygues en disant qu'il n'y avait pas de paiement de cotisations sociales et pas d'assurance", a déclaré Wladyslaw Lis, l'avocat des salariés qui souligne recevoir régulièrement de nouvelles demandes de procédures. Les Prud'hommes de Cherbourg examinent par ailleurs mercredi en audience publique le cas d'un autre ex-ouvrier polonais d'Atlanco sur le chantier de l'EPR à Flamanville qui reproche à la société d'intérim son licenciement, selon la CGT et le greffe. Une audience de conciliation avait eu lieu, en vain, fin septembre.
Mercredi, seul Atlanco est visé, mais le 7 mars Bouygues l'est aussi, selon le greffe.

Le parquet de Cherbourg a annoncé en juillet avoir ouvert une enquête préliminaire visant Atlanco, soupçonné "d'avoir détaché illégalement des intérimaires sur le chantier pour Bouygues" et GFA Armatures. Le géant du BTP, qui pilote le génie civil sur le chantier, avait rompu fin juin son contrat avec Atlanco, après une injonction de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui avait épinglé des irrégularités. Au total, le parquet a ouvert quatre enquêtes préliminaires sur ce chantier, deux pour la mort accidentelle de deux salariés français, en janvier et juin 2011, une pour travail illégal et une autre pour sous-déclaration des accidents du travail.