Des médecins et des secouristes accusés

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Une Grenobloise de 34 ans est décédée après une succession de soins qualifiés "non conformes".

Le CHU et le SAMU de Grenoble sont mis en cause dans un rapport d'expertise médicale. En cause : la mort suspecte d’une jeune femme de 34 ans d'un infarctus. "On peut considérer qu'une succession de soins non conformes aux données actuelles de la science ont concouru au décès" de Sabira Abdessatar il y a deux ans, précise le document particulièrement sévère qui a été remis à une juge d'instruction fin juillet.

Cette mère de trois enfants a été victime de mauvais diagnostics tout au long de la journée du 11 mars 2008. Employée dans un lycée, elle a été prise d’un malaise sur son lieu de travail. Après une consultation chez un médecin, elle s’est rendue au centre hospitalier universitaire de Grenoble, où aucune anomalie n'ayant été décelée, elle a été autorisée à regagner son domicile.

Mais la nuit suivante, elle a été prise de douleurs à la poitrine et de vomissements. Son mari a alors appelé le SAMU. "Un médecin m'a dit qu'il pouvait s'agir d'une gastro-entérite et qu'il allait envoyer un médecin de garde. Il n'a pas voulu envoyer un véhicule du SAMU", a raconté l'époux de la victime. Victime d'un infarctus, elle a été conduite dans le coma à l'hôpital, où elle est décédée.

L’expert médical souligne dans ses conclusions que "le départ précipité de l'intéressée du centre hospitalier universitaire (…) doit être essentiellement mis en cause" pour expliquer le décès. Il dénonce également "une obstination du SAMU, appelé dans la nuit, à ne pas vouloir se déplacer en ne prenant pas en considération toute la dimension émotionnelle de l'appelant au téléphone, qui était aux côtés d'une femme (...) qui avait déjà été hospitalisée et qui était en train de partir".

L'époux a porté plainte contre X pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger, provoquant l'ouverture d'une information judiciaire.