De nouveaux migrants remis en liberté

© Europe 1 Stéphanie Coudurier
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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le juge des libertés et de la détention a qualifié la procédure de "grossièrement irrégulière".

Au total, près de 90 des 123 clandestins découverts près de Bonifacio, en Corse-du-Sud, vendredi et se présentant comme des Kurdes de Syrie, ont été remis en liberté dimanche à Rennes, Marseille et Nîmes ou encore lundi à Lyon. Et ce, sur décision de justice.

Au CRA de Lyon, dix clandestins ont été libérés lundi après une requête contre l'arrêté de reconduite à la frontière pris à leur encontre par le préfet de Corse-du-Sud. Le juge de la liberté et de la détention a mis en avant une procédure "grossièrement irrégulière" et a assuré qu'il y avait "largement de quoi annuler la décision" de la rétention administrative.

A Nîmes, douze réfugiés avaient déjà été remis en liberté dimanche par le juge des libertés et des détentions. Même décision à Rennes où onze clandestins avaient aussi été remis en liberté dimanche et à Marseille où vingt migrants avaient été libérés.

Le ministère de l'Immigration a annoncé lundi matin qu'il abrogerait de toute façon tous les arrêtés de reconduite des migrants dès le dépôt d'une demande d'asile.

De Corse sur le continent

Les 123 immigrés clandestins découverts vendredi sur une plage en Corse avaient été évacués samedi matin sans incident du gymnase de la ville où ils avaient été installés. "Les évacuations ont eu lieu avant 8 heures et alors que je craignais qu'elles se passent dans des conditions difficiles, tout est rapidement rentré dans l'ordre", a expliqué le maire Jean-Charles Orsucci.

Les migrants avaient ensuite été répartis sur un ensemble de centres de rétention dans le Sud où les familles et les enfants en bas âge peuvent être accueillis, a indiqué le préfet de région Stéphane Bouillon :

Le ministère de l'Immigration a également précisé qu'"à l'arrivée dans ces centres, ces personnes bénéficieront des services d'un interprète, d'une visite médicale, d'une information sur les dispositifs d'aide au retour volontaire et d'une assistance juridique".

Un trafic très bien organisé

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a assuré que les 123 immigrants clandestins sont arrivés par le biais d'un "trafic très bien organisé". Les migrants "donnent très peu d'informations lors de leurs auditions, si ce n'est qu'ils acceptent de dire les tarifs qu'ils ont payés, entre 5.000 et 10.000 euros par personne", a précisé le ministre. "Il ne s'agit pas de situation humanitaire, mais d'abord de filières mafieuses qui font de la traite des êtres humains, un trafic lucratif", a-t-il ajouté.