Bissonnet : le procès sans d’Harcourt

Lundi, devant les assises de l’Aude à Carcassonne, un des accusés, le vicomte Amaury d'Harcourt, a été pris d'un malaise à l'audience qui a fait douter de la poursuite du procès.
Lundi, devant les assises de l’Aude à Carcassonne, un des accusés, le vicomte Amaury d'Harcourt, a été pris d'un malaise à l'audience qui a fait douter de la poursuite du procès. © MaxPPP Guillaume Bonnefont
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avec AFP , modifié à
Le procès du trio accusé de meurtre a connu un nouveau rebondissement lundi.

C’est un nouveau coup de théâtre que connait le procès de Jean-Michel Bissonnet, Amaury d’Harcourt et Méziane Belkacem. Lundi, devant les assises de l’Aude à Carcassonne, un des accusés, le vicomte Amaury d'Harcourt, a été pris d'un malaise à l'audience qui a fait douter de la poursuite du procès.

Lundi, à 10h30 alors que le procès devait reprendre, l’avocat d’Amaury d’Harcourt et l'escorte de police se sont rendu compte que le vicomte, très pâle, se sentait mal.  Le Samu a alors été requis tandis que les avocats se demandaient s'ils allaient au-devant d'un nouveau renvoi.

Le procès peut se poursuivre

"Il n'est pas question de le faire comparaître de force. Nous continuons donc sans lui", a tranché le président des assises, Daniel Duchemin.

Il fallait, pour que les débats entrés dans leur troisième et dernière semaine se poursuivent, qu’Amaury d’Harcourt refuse formellement de comparaître. C'est ce qu'il a fait étant donné son état de santé a expliqué son avocat Louis Balling. "C'est un homme épuisé, éreinté par quinze jours de lourdes audiences", a expliqué Me Balling en dehors du prétoire. "Mon client ne recherche pas une suspension du procès. Il veut que justice soit rendue", a dit Me Balling. Il espère qu'Amaury d'Harcourt sera dans le box en fin de semaine pour les dernières plaidoiries et le verdict.

Le bonheur parfait, suspect

Amaury d’Harcourt ayant quitté l‘audience, c’est la personnalité de Jean-Michel Bissonnet qui a alors occupé la cour. Cette dernière est toujours à la recherche du mobile qui l'aurait conduit à faire assassiner celle qui était "la femme de sa vie".

Une experte psychologue a trouvé "une intériorité tumultueuse" à Jean-Michel Bissonnet. "Les affects égocentriques et narcissiques sont souverains chez lui", a-t-elle expliqué. L’experte a également jugé "suspecte" la revendication du bonheur parfait qu’aurait été celui des Bissonnet. "Qu'y a-t-il de suspect à revendiquer un bonheur parfait ?", lui a rétorqué l'avocat de Jean-Michel Bissonnet, Edouard Martial.

Trois procès d’assises

Dans cette histoire macabre, les protagonistes connaissent tous une implication différente. Jean-Michel Bissonnet est accusé d'avoir fait assassiner sa femme, Bernadette. Méziane Belkacem, jardinier des Bissonnet, est accusé d'avoir exécuté le contrat contre la promesse de 30.000 euros. Amaury d'Harcourt, descendant d'une grande famille de la noblesse française et ami de Jean-Michel Bissonnet, est accusé d'avoir participé aux préparatifs et dissimulé l'arme du crime.

Un premier procès avait été arrêté en 2010 à Montpellier quand la cour avait appris que Jean-Michel Bissonnet avait tenté de soudoyer un détenu pour qu'il vienne accabler à la barre Amaury d'Harcourt par un faux témoignage et que ses avocats renoncent à défendre un client imprévisible.

Un second procès début 2011 s'était soldé par 30 ans de réclusion criminelle contre Jean-Michel Bissonnet, 20 contre Méziane Belkacem, et 8 de prison contre Amaury d'Harcourt.