Ain : ce qu'on sait de la mère infanticide

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Déjà condamnée en 2005, elle a reconnu le meurtre de ses deux garçons. Elle risque la perpétuité.

Qui se cache vraiment derrière la mère soupçonnée d'avoir commis trois infanticides en l'espace de dix ans? La question reste en suspens depuis la découverte dimanche de deux nouveau-nés dans le congélateur du deux-pièces modeste qu'elle occupait dans un quartier sensible d'Ambérieu, dans l'Ain. Si la mère de famille de 32 ans écrouée mardi a reconnu lors de sa très courte audition le meurtre de ses deux garçons, elle a également assuré aux enquêteurs qu'"elle aimait ses deux enfants".

Aucun mot toutefois sur les éléments qui ont motivé ces infanticides. "On ne sait rien sur ses motifs", a abondé le procureur. Certaines informations permettent cependant de mieux cerner le profil de cette mère de famille de 32 ans poursuivie pour "meurtres avec circonstances aggravantes", et placée en détention provisoire. Europe1.fr fait le point.

Déjà condamnée pour infanticide. Si la jeune femme a été mise en examen pour "meurtres avec circonstances aggravantes", c'est notamment parce qu'il s'agit d'une récidive. Cette mère de famille avait en effet déjà été condamnée par la cour d'assises de l'Ain à quinze ans de réclusion pour infanticide. Le 28 mars 2002, la jeune femme alors âgée de 24 ans, avait accouché dans les toilettes de son domicile avant de noyer son bébé dans la baignoire.

Avec la complicité de sa mère - elle aussi condamnée - elle avait abandonné le corps de son nourrisson dans une maison en ruines. Bénéficiant d'un aménagement de peine, elle avait été placée en liberté conditionnelle en décembre 2010, après avoir passé 8 ans et 4 mois derrière les barreaux. "La suspecte a purgé toute sa peine. Elle est restée détenue huit ans, quatre mois et neuf jours. Et la cour d'assises disait dans son jugement qu'elle pouvait avoir un aménagement de peine après sept ans et six mois", a-t-il ajouté.

Elle reconnaît avoir noyé ses deux enfants. Lors de son audition mardi, la mère de famille a confié s'être débarrassée d'un nouvel enfant, mort noyé lui aussi, en septembre 2011, soit 10 mois après sa libération. Un scénario qui, toujours selon son témoignage, va se reproduire en novembre 2012. "La mise en cause a déclaré avoir tué ses deux bébés, qu'elle déclare être nés vivants", a abondé mardi le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Denis Mondon. Les autopsies devraient confirmer rapidement si les enfants sont nés morts ou viables et si le compagnon actuel de la jeune femme est bien le père.

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"Elle était mince, fine, active". Ce dernier, en état de choc depuis la macabre découverte, a été hospitalisé. Il a assuré aux enquêteurs ne pas s'être aperçu des deux grossesses de sa compagne avec qui il ne vivait pas. Tout comme lui, personne parmi les voisins et employeurs de la jeune femme ne s'était aperçu de ces deux grossesses successives.

"Elle était mince, fine, active, dynamique et surtout souriante ; jamais je n'ai soupçonné qu'elle ait pu être enceinte", confie le patron du bar-PMU d'Ambérieu, où la jeune femme a travaillé avant de devenir serveuse et animatrice dans un bar-lounge. Son ancien employeur assure également au Parisien qu'il "ne l'a jamais vue porter des vêtements amples" pour dissimuler ses formes.

"Toujours souriante, aimable et sociable". Même son de cloche du côté du voisinage où l'incompréhension régnait mardi. La jeune femme serveuse et mère d'un enfant d'une douzaine d'années était décrite comme une "personne vivant et travaillant comme tout le monde. Toujours souriante, aimable et sociable", rapporte La Dépêche. Mais lors de son audition, c'est une "femme très abattue, qui parlait beaucoup" qui a avoué les faits. Le procureur a d'ailleurs mis en garde l'administration pénitentiaire contre un risque de suicide.