Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le livret A n'a plus la cote. Avec la baisse des taux, les Français ont retiré 1,6 milliards d'euros de leur Livret A.

Il faut reconnaître qu'un taux de 1,75 % par an... C'est faible d'ailleurs, historiquement, jamais les taux du livret A n'ont été aussi bas. Ca veut dire que sur 1.000 euros placés à la caisse d'Epargne (ou ailleurs puisque depuis le 1er janvier, toute les banques sont autorisées à distribuer le Livret A), sur 1.000 euros, le Livret A ne rapporte plus que 17 euros 50 d'intérêts par an. C'est très faible. Du coup, les Français ont carrément retiré de l'argent de leur livret. L'encours moyen d'un livret A a baissé d'une trentaine d'euros le mois dernier. Et c'est tant mieux ! C'est la logique de la Baisse des Taux. Si la Banque Centrale Européenne mène une politique de taux d'intérêts très bas en ce moment, ce qui bien sûr se répercute sur le taux du livret A, c'est précisément pour que les Français épargnent un peu moins et utilisent leur argent disponible pour consommer et soutenir ainsi l'économie.

Sauf que les Français restent de grands économes : en moyenne, nous épargnons 15 % de nos revenus. La France affiche l'un des taux d'épargne les plus élevés au monde. C'est d'ailleurs symptômatique des peuples qui ont peur de l'avenir. Quand vous vous dites que votre situation va se dégrader, que vos retraites ne sont pas assurées, vous avez tendance à mettre de côté. Bien sûr, cela reste vrai avec la crise. Simplement, la fourmi française, choisit d'autre placements plus rémunérateurs que le Livret A comme, par exemple, l'emprunt EDF, qui rapporte 4,5 %. Et puis, ce côté fourmi des Français, c'est probablement ce qui a poussé hier Nicolas Sarkozy à envisager le lancement, à l'automne, d'un grand emprunt national auprès des particuliers.

Même si, au final, le discours est un peu schizophrène, puisque d'un côté, on nous dit, "allez-y consommez, dépensez, il faut soutenir l'activité". Et de l'autre, on lance un emprunt national, ce qui, de fait, va stériliser de l'argent disponible. Et cet emprunt populaire pourrait représenter entre 5 et 10 milliard d'euros.