Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Barack Obama lance une reforme de fond de la finance américaine. "La plus grande réforme jamais engagée depuis la crise de 1929".

Plus jamais ça ! Barack Obama a décidé de changer les règles du jeu. Ou plutôt, diront certains, d'instaurer des règles du jeu. Primo : Il y aura maintenant un gendarme : la Banque Centrale Américaine va contrôler les grandes banques. Comme cela se fair chez nous, en Europe. Deuxième règle : exactement comme pour l'alimentation, on crée une Agence Sanitaire de la Finance qui va s'assurer que les banques ne distribuent pas des produits toxiques : genre Subprime, et autre produits dérivés explosifs.

Dans la même veine, on va demander aux banquiers d'être responsables, de mettre un holà à ce qu'on appelle la titrisation.
Kézaco ? Une astuce des banquiers pour se débarrasser des mauvais payeurs. Mode d'emploi : le banquier prête à quelqu'un dont il sait parfaitement qu'il insolvable, il empoche au passage sa commission mais, ensuite, plutôt que de garder ce mauvais payeur dans la banque, vous vous en débarrassez en revendant son prêt sur les marchés financiers. Bref, vous prêtez de l'argent, mais, derrière, vous n'assumez pas le risque. Hé bien maintenant, c'est fini. quand un banquier prête à quelqu'un, il sera obligé de garder une partie de ce prêt dans le bilan de la banque, 5 % du prêt exactement.

Certains trouvent que ce texte ne va pas assez loin. Il n'y a rien par exemple sur la rémunération des banquiers. Barack Obama a renoncé à limiter les bonus des traders. Barack Obama est déjà accusé d'être trop interventionniste. On lui reproche d'avoir nationalisé General Motors. Donc, il n'a pas voulu sortir un texte trop tatillon, qui de toute façon aurait fini par être contourné. Non, l'idée générale, c'est de changer la culture des banquiers.Qu'on revienne aux banques d'autrefois qui prêtent à des coiffeurs, après s'être à que le salon de coiffure était bien géré. Et donc, qu'on arrête de faire joujou avec des centaines de milliards en spéculant sur tout et n'importe quoi. puisque ça c'est pas de la banque. C'est du casino.

Et la même partie se joue en Europe, où Français et Allemands essayent d'imposer une plus grande régulation. Mais les Anglais freinent. Beaucoup à Londres dénoncent : "un complot des Français pour saborder la City".