Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dix banques américaines tournent la page de la crise. Elles remboursent les 68 milliards de dollars d'aide publique. Mais pourtant, le problème de la finance spéculative reste entier.

Ce matin, dix banques américaines tournent la page de la crise. Elles remboursent les 68 milliards de dollars d’aide publique. Mais pourtant Axel, le problème de la finance spéculative reste entier.

 

Oui alors pourtant à priori on se dit que c’est quand même une bonne nouvelle. La sérénité est revenue puisque dix grandes banques américaines, vous l’avez dit, et pas n’importe lesquelles, JP Morgan, American Express, Goldman Sax, Morgan Stanley, tous ces établissements de renom remboursent les aides d’Eat, en avance donc. Puisqu’on se souvient que pour stopper la panique, la défiance qui frappait toutes les banques et bien les états partout dans le monde ont volé au secours du secteur bancaire en octroyant des prêts illimités à leur banque. Et de fait, et bien ça a marché puisqu’aujourd’hui la confiance revient au point qu’on voit que les grandes banques américaines se sentent suffisamment solides pour retirer leurs béquilles et rembourser ces aides d’Etat.

 

Sauf qu’Axel, beaucoup disent que les banques remboursent d’accord…Mais pour de mauvaises raisons. Les banquiers n’auraient rien appris ?

 

Et bien certains banquiers, figurez-vous, avouent ouvertement, ils le disent très tranquillement : "Nous remboursons ces aides d’Etat, pourquoi ? Pour nous débarrasser de la tutelle de l’Etat et retrouver notre entière liberté, liberté de pouvoir spéculer sur les marchés dérivés, de pouvoir distribuer des stock-options, des primes en or et autres golden hellos". Véridique. Alors en langage policé ils disent qu’il faut pouvoir attirer ou retenir les talents à coup de millions de dollars et donc pour certains, on aurait en fait le pire des deux mondes C'est-à-dire un monde où d’un côté, les banques savent que maintenant en cas de difficulté, pas de paniques, elles peuvent se retourner vers l’Etat, qui sera toujours prêt à renflouer les caisses En revanche, dès que ça repart, vite, on quitte la protection de l’Etat pour aller spéculer et s’enrichir Alors Barack Obama est bien conscient de cette critique, c’est pourquoi dit-il, "le dossier des banques n’est pas clos", et il promet d’intervenir pour réguler les rémunérations dans toutes les banques y compris celles qui ne sont pas ou plus aidées par l’Etat car le contribuable américain et pas seulement d’ailleurs, est bien placé pour savoir que quand ça tourne mal chez les banquiers et bien in fine, c’est bien lui, le contribuable qui paye la facture.

 

Rappel d’un chiffre :

Le sauvetage de la compagnie d’assurance AIG a coûté 180 milliards de dollars aux contribuables américains. C’est l’équivalent de dix fois chez nous le scandale du Crédit lyonnais.