Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La faillite de General Motors est maintenant inévitable. Les créanciers ont repoussé l'accord. Le dépôt de bilan devrait être prononcé dans les prochains jours, avec, à la clef : la nationalisation du premier constructeur américain.

L'impensable est arrivé. Doublement impensable. 1/ La faillite de General Motors, premier constructeur automobile américain
Et 2/ Pire, sa nationalisation. On est quand même aux Etats-Unis, terre de la libre entreprise. Washington a préféré nationaliser GM plutôt que de voir l'entreprise liquidée et va se retrouver avec 70% du capital. General Motors du coup, est maintenant surnommé : Government Motors. Bref, les politiques prennent le pouvoir dans l'automobile. Car, on pourrait dire, à peu près la même chose, en Allemagne, avec Opel. C'est Angela Merkel qui va choisir, ces jours-ci, peut-être aujourd'hui d'ailleurs le nom du reprenneur : Fiat au le canadien Magna.

Les politiques décident, car ceux sont eux qui ont l'argent, eux qui injectent des fonds publics pour essayer de sauver leurs constructeurs. Justement. Qu'est-ce qui nous dit qu'ils vont réussir ? On sait que les politiques ne sont pas toujours les mieux placés pour gérer des entreprises. On le voit très clairement. En Allemagne, le premier critère d'Angela Merkel pour la reprise d'Opel, ce n'est pas la pérennité de l'entreprise, mais l'emploi. Qui va préserver le plus d'emploi. Alors, soyons honnête, si les politiques interviennent dans ces dossiers, ce n'est pas par plaisir, mais parce qu'ils y sont obligés. Et d'ailleurs, tous promettent de limiter au maximum leur intervention. Barack Obama l'a rappelé, non sans humour : "Je n'ai pas l'intention de diriger des constructeurs automobiles, j'ai déjà deux guerres à gérer". Washington promet donc de re-privatiser au plus vite General Motors.

En attendant, il faut mettre les mains dans le cambouis et jouer les chefs d'entreprises. Et ça ne s'improvise pas. C'est là le risque. Le Financial Times hier avait cette phrase amusante : "tout le monde n'a pas la chance d'être Français". Car, pour faire de la politique industrielle, à la française, encore faut-il avoir les compétences, à savoir, des énarques, ces haut fonctionnaires à la française, ultra compétent, avec de puissants réseaux et donc, capable de gérer au pied levé, des grandes entreprises privées. Décidément tout arrive avec cette crise, voilà maintenant qu'à Berlin et Washington, on nous envie nos énarques ! L'Etat américain va se retrouver avec 70% du capital de General Motors.