Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
63.000 chômeurs en plus en mars, et ce au moment même où certains évoquent une embellie sur le plan économique. En tous les cas, cela ne se traduit pas en terme d'emploi.

C'est vrai que ces signes de léger mieux sur le plan économique ne se traduisent absolument pas en emploi. Depuis le début de l'année, la France compte 240.000 chômeurs de plus. L'équivalent de la population d'une ville comme Montpellier qui bascule, tout entière, dans le chômage. Et c'est pire chez nos voisins. L'Espagne, a enregistré au premier trimestre, 800.000 chômeurs de plus (trois fois plus que chez nous donc) ! le taux de chômage dépasse les 17 % en Espagne. Mais, malheureusement, des deux côtés des Pyrénées, on nous explique que la situation va encore empirer. Donc, effectivement, on a envie de s'interroger sur cette soi-disante embellie économique qui détruit des emplois !

En fait, le drame, c'est que le chômage est un indicateur en retard sur l'activité. Très en retard. Christine Lagarde, la ministre de l'Economie explique qu'on évalue généralement à quatre trimestres, le décalage entre le moment de la reprise économique et la reprise de l'emploi. Un an de retard. Donc, c'est assez déprimant en Imaginant que l'économie reparte aujourd'hui, les effets sur l'emploi ne se feraient pas sentir avant l'année prochaine. Et on comprend bien pourquoi. D'une part, parce que licencier est un processus très long, donc très en retard. Il faut savoir par exemple que tous les plans sociaux actuellement, les Sony, Caterpillar etc... Hé bien les salariés ne sont pas encore licenciés. Il faudra attendre plusieurs mois. Quand à l'embauche, là aussi, c'est très long. Les chefs d'entreprises attendent que la reprise soit bien enclenchée avant d'embaucher. Donc, l'embauche est un peu le dernier wagon du train de la reprise.

Et donc, que peut faire le gouvernement en attendant ? Limiter les dégâts avec toute la batterie des contrats aidés ? Oui, éviter les licenciements d'abord. C'est le chômage partiel : le salarié reste chez lui. Mais, il n'est pas licencié. Et puis, effectivement, favoriser l'embauche, avec les contrats aidés, qui sont dispensés de charges sociales. Mais pour que l'emploi reparte massivement, il faut attendre la reprise, et même (on l'a compris), après la reprise.