La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : la dernière encyclique du pape, le travail dominical, les voitures des ministres et Michael Jackson.

Je ne vous ferai pas un prêche, mais Caritas in veritate.

"L’Amour dans la vérité". C'est sous ce titre mystique que le Pape présente aujourd’hui sa dernière encyclique : dénonciation d’un système bâti sur l’argent, défense d’une économie éthique, condamnation de la "cupidité". Au Vatican, précise Le Figaro, la traduction en latin de certains termes financiers comme "subprime" ne fut pas aisé. La "cupidité" de certains grands patrons, c’est aussi ce que dénonce le rapport du député UMP Philippe Houillon que révèlent Les Echos et Le Parisien. Pour prévenir les abus, les élus de sa mission d’information veulent pénaliser les entreprises dont le patron gagne plus d'un million d’euros par an (c’est le cas de tous les champions du CAC 40 qui offrent des rémunérations). En ligne de mire également : les stock–options, les jetons de présence, les parachutes dorés, les "retraites chapeau". Voilà de quoi fâcher à nouveau la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui défend l’auto-discipline, avec les députés. Le Parisien glisse qu’en dépit des menaces du chef de l’Etat, la crise n’a pas freiné l’ardeur de certains patrons. Exemple : les dirigeants de BNP Paribas (pourtant aidés par l’Etat) n’excluent pas de s’accorder des bonus allant jusqu’à 150% de leur salaire fixe. Les banquiers n’ont pas compris la leçon, constate La Tribune : les grandes banques anglo-saxonnes (Goldman Sachs, Morgan Stanley, etc) sont revenues aux pratiques excessives d’avant. Bonus garantis, salaires fixes qui s’envolent.

Caritas in veritate

Il y a un autre débat où se mêlent politique, économie et religieux : le travail le dimanche, dernière mouture. Le dimanche, la journée volée, dit L’Humanité, le dimanche, un don à ne pas gaspiller, disent les évêques de France et La Croix, vent debout contre un acharnement législatif. Le spirituel au dessus du temporel ! Ca vaut aussi pour Bernard Thibault, qui, dans Libération, célèbre la France, pays de tradition chrétienne. "Et si un certain nombre de gens profitent du dimanche pour aller à la messe, pourquoi pas ?", demande le secrétaire général de la CGT dans Libé qui titre "Sacré dimanche". 55% des Français se disent hostiles au travail dominical, selon un sondage Viavoice, mais le journal reconnaît que tout dépend de la question posée. Si on demande : "Aimez vous voir des magasins ouverts le dimanche", la réponse majoritaire est oui ! Selon que l’on s’adresse au salarié ou au client, la préoccupation n’est pas la même. Autre débat du jour, où je n’ai pas trouvé trace de religiosité : le train de vie de l’Etat ! Dans une interview au Figaro, le ministre du Budget annonce qu’il veut serrer la vis dans les ministères : limitation, par exemple, des logements et des voitures de fonction. Alors que la réduction du nombre de fonctionnaires se poursuit - un départ à la retraite sur deux n’est pas remplacé -, pour le parc automobile de l’Etat (au total, 89.000 voitures de service), une règle nouvelle va s’appliquer : une sur trois ne sera pas remplacée ! Et les voitures seront plus petites.

Peut-on imaginer des ministres dans des Clio ?

Les ministres qui connaissent les petits arrangements ont des berlines à leur disposition, dans des proportions importantes, comme l’a montré une récente enquête du Nouvel Observateur sur le train de vie des élus et du gouvernement. Le ministre de l’Agriculture dispose de deux véhicules, en fait prêtés par un constructeur. Idem pour le ministre de l’Education nationale. L’Obs s’étonnait de cette pratique, de frais généraux toujours à la hausse (réception, communication, etc) et du train de vie de l’Elysée que n’évoque par Eric Woerth.

Deux infos encore

Surprise, on découvre dans Le Parisien qu’Augustin Legrand, des "Enfants de Don Quichotte", est devenu serveur dans un café sur les berges du canal Saint Martin, là où il avait installé ses tentes pour les sans abris. On le croyait acteur, non, il sert, du mercredi au samedi soir dans un bar. Sans doute a-t-il épuisé ses droits aux congés spectacles. Et puis bien sûr, les obsèques de Michael Jackson (des funérailles qui relanceront la machine commerciale, dvd et morceaux inédits, explique Le Figaro). Le monde lui fait ses adieux, titre Le Progrès de Lyon. Télévisé en direct, l’ultime hommage, manchette du Parisien. Sur TF1, Jean-Claude Narcy, un peu le roi de la pop lui aussi, commentera la cérémonie. Ils l’avaient sous la main pour le 14 juillet.