La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : la mairie d'Hénin-Beaumont qui échappe au Front National, l'affaire du massacre de Tibéhirine relancée et la répression en Iran qui se poursuit.

Le réalisateur des Ch’tis se dit « très heureux » pour la ville d’Hénin-Beaumont !

Dans un communiqué, publié vendredi, Dany Boon avait appelé à voter contre le Front national. Le Parisien l’a joint, hier soir, à Los Angeles, où il suit la préparation du remake de Bienvenue chez les Ch’tis : "J’ai réagi en citoyen républicain, dit-il, mais je sais bien que mon métier est de faire des films, de faire rire." N’empêche, Dany Boon a droit aux honneurs des éditoriaux de Libération, du Républicain lorrain ou de La Montagne. La Voix du Nord avait relayé son message. Il est peut être pour quelque chose dans le résultat du scrutin, glisse Libé… qui titre "Mal venue chez les Ch’tis" sur une photo de Marine Le Pen. Attaqué pour sa prise de position, Dany Boon rétorque : "C’est vrai que j’ai gagné beaucoup d’argent. Mais je suis issu d’un milieu très pauvre, et quand on est pauvre une fois, on l’est pour toute la vie !" Ce scrutin municipal représente pour La Charente Libre un avertissement sans frais. Marine Le Pen a échoué, mais le FN n’est pas mort, il reste à un haut niveau, souligne le politologue Pascal Perrineau dans Le Parisien. Elle va renforcer sa position au sein du partie en tentant de poursuivre la dédiabolisation du Front national, même si, hier soir, lit-on, les attaques ont fusé à Hénin-Beaumont. Des propos comme "Chiens, on vous fera la peau" ont fusé des rangs du service d’ordre frontiste, et des militants ont entamé La Marseillaise, bras en l’air.

Des révélations sur l’assassinat des moines de Tibéhirine en Algérie

La vérité pas à pas ? La quête est très difficile depuis le drame dans les montagnes de l’Atlas en 1996 : la mort des sept moines du monastère de Tibéhirine. Officiellement, il s'agit d'un enlèvement, attribué par le pouvoir algérien aux islamistes du GIA, le Groupe islamique armé, même si cette version a été contestée à plusieurs reprises. Le doute n’a cessé de grandir ces dernières années. Aujourd’hui, 13 ans après les faits, un général français à la retraite a choisi de "libérer sa conscience" en se confiant au juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic. Au cours de son audition, le 25 juin dernier, "l’homme par qui le scandale arrive" - comme le présente Le Figaro -, François Buchwalter, 65 ans, a révélé que les assassinats des moines seraient en fait le résultat d’une terrible bavure. La Stampa avait donné une version similaire il y a un an. D’après le récit indirect qui lui avait été fait par un officier algérien, c’est l’armée algérienne qui a tué les moines de Tibéhirine, ce jour de mars 1996. Une mission en hélicoptère, survolant la région entre Blida et Médéa dans le cadre d’opérations anti-islamistes, ouvre le feu sur un bivouac ressemblant à un groupe d’islamistes armés. Une fois posés au sol, les militaires algériens se rendent compte de la méprise. Les corps des moines étant criblés de balles, une effroyable mutilation est pratiquée pour maquiller la bavure. C’est ainsi que l’on ne retrouvera que les têtes des sept religieux. Ces informations sont développées par Le Figaro et le site Mediapart, qui donnent le nom du général français François Buchwalter, qui fut l’attaché de défense à Alger.
Ses révélations vont relancer les tensions entre Paris et Alger
Le dossier de Tibéhirine empoisonne les relations entre les deux pays depuis l’origine. La thèse d’une bavure de l’armée s’accompagne d’une possible mise en scène sordide, décidée au plus haut niveau du pouvoir, note Chistophe Dubois dans Le Figaro. Mais elle amène a poser cette autre question : les autorités françaises ont-elles couvert les militaires algériens ? Les récits de l’horreur, suite. Autre maquillage, toujours dans Le Figaro, l’enquête de Delphine Minoui sur le climat de terreur qui sévit dans les hôpitaux de Téhéran, où ont été transportés ces dernières semaines les blessés des manifestations anti Ahmadinejad. Selon plusieurs témoignages, la mort de manifestants tués par balles est maquillée en décès naturels par les agents du pouvoir. Des médecins iraniens, de passage à Paris, veulent briser le mur de la peur. A Téhéran, disent-ils, "nous sommes les témoins impuissants de véritables crimes contre l’humanité".