La revue de presse d'Emmanuel Maubert

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : Usain Bolt, la grippe A, François Fillon en Bretagne et l'argent de poche des enfants victime de la crise.

Un titre a particulièrement retenu mon attention, ce matin.

On le trouve à la Une du journal L’Equipe : "Mr 200 000 Bolt", référence bien sûr à la nouvelle performance, le nouveau record, la nouvelle médaille décrochés hier soir à Berlin, par Ussein Bolt. "Mr 200 000 Bolt", puisque "4 jours après avoir pulvérisé son record du monde du 100m, le Jamaïquain a refait parler la foudre sur 200m". Mais "où s’arrêtera la légende de Bolt ?", se demande L’Equipe. "À 23 ans, il semble en effet sans limites".

"Limite", un mot qui pourrait convenir aussi pour la grippe A.

Serait-on en train de les dépasser, ces limites ? La presse se pose la question, à l’image du Parisien/Aujourd’hui en France, qui à son tour se demande si "L’état n’en fait pas trop ?". Dans une interview, Marc Gentilini, l’ancien président de la Croix Rouge, dénonce "l’emballement politico-médiatique" autour de la grippe A. "Je ne conteste pas la réalité de l’épidémie", dit-il "mais, objectivement, elle ne me parait pas terrifiante". On se souvient de Bernard Debré, qui, il y a quelques semaines, parlait de "gripette". Gentilini ajoute "qu’il en veut à certains experts sani-taires qui tiennent un discours catastrophique et forcent le gouvernement à en faire trop". Roselyne Bachelot, la ministre de la santé, réfute, bien sûr ces arguments, et estime, dans le même Parisien, que cette grippe A, "n’est pas gérée comme un épisode de communication". Le journal Les Echos apparait toutefois bien circonspect devant toutes ces mesures annoncées pour faire face à cette éventuelle pandémie. Les Echos note que "les campagnes de vaccination massives soulèvent de nombreuses questions", et le quotidien économique pointe le fait "qu’une vaccination massive contre un virus relativement bénin, avec un vaccin développé trop rapidement, présente des risques". "La vague pandémique sera peut-être faible, voire inexistante", peut-on lire, et puis "le virus peut avoir muté durant l’été, ce qui rendrait le vaccin totalement inopérant". En attendant, ceux qui se frottent les mains, ce sont les laboratoires pharmaceutiques. Les fabricants du vaccin vont se partager pas moins de 10 milliards d’euros. "Un pactole" constate les Echos. Cette grippe A qui a aussi des suites sur internet, avec ce jeu développé en ligne par un groupe de chercheurs hollandais (c’est à lire également dans Les Echos). Sur "the great flu.com" (la grande grippe.com), vous pouvez jouer à tenter d’éradiquer le virus. Vous avez virtuellement 2 milliards d’euros à votre disposition pour développer un vaccin, faire des campagnes d’informations, acheter des masques, fermer des lieux publics. Et vous avez gagné, une fois, bien sûr, que le virus ne se propage plus.

Retour également dans la presse sur la visite de François Fillon hier en Bretagne.

On voit des photos un peu partout du 1er Ministre, foulant la plage avec ses mocassins en cuir. Mais, précise toutefois Le Figaro, "il est resté à 20 mètres d’un amas d’algues vertes". Pourtant, hier, note Libération, "la plage était plutôt propre". Faut dire que "ça dépend du vent et des marées, s’excuse presque un élu local", raconte Libé. Et si, "c’est – évidemment - une coïncidence du calendrier" s’amuse France Soir, si le 1er Ministre est venu parler écologie le jour-même où les Verts débutaient leurs Journées d’été, en fait, le déplacement de François Fillon à Saint Michel en Grève, aurait été provoquée par. un socialiste ! C’est le Figaro qui nous explique ça. Le chef du gouvernement "aurait été sensibilisé au problème des algues vertes par une lettre que lui a adressé Jean-Yves Le Drian, le président socialiste du Conseil Régional de Bretagne". Et c’est donc, après avoir reçu cette lettre que François Fillon aurait décidé de faire le voyage. Qui a dit que les socialistes n’avaient plus d’influence sur la vie politique française ?

On va terminer avec un sujet qui intéresse beaucoup de monde. C’est l’argent de poche qu’on donne aux enfants.

Eh bien, figurez-vous, qu’on en donne moins, d’argent de poche. Et c’est, encore et toujours, la faute à la crise. Pas mal de ménages sont contraints de serrer leur budget, et donc, le petit billet donné chaque mois ou chaque semaine aux enfants, se fait plus rare. Le Parisien rapporte une enquête du Crédit Agricole, selon laquelle 44% des parents concèdent donner moins qu’avant. La petite Jordan, 14 ans, témoigne, en expliquant que "ses parents lui donnaient 20€ par mois, mais depuis un an, ils ont moins de moyens", donc plus d’argent de poche. "Je comprends que l’argent ne tombe pas du ciel", dit Jordan. Et cette enquête révèle par ailleurs que les filles touchent moins que les garçons ! "17,30€ en moyenne pour les filles, contre 20,80€ pour les gars" nous dit Le Parisien.L’explication, c’est désolant, mais les filles seraient plus dociles. Elles accepteraient plus facilement que les parents réduisent leur argent de poche. Donc, mesdemoiselles, un conseil : révoltez-vous ! Dites non aux restrictions de budgets. "Résiste !, prouve que tu existes !" France Gall avait raison, et ça doit être valable, aussi, pour l’argent de poche ! Non mais sans blague !