La revue de presse d'Emmanuel Maubert

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : la condamnation d'Aung San Suu Kyi, le maillot de bain islamique et la télévision, source d'hypertension chez les bambins.

Les journaux reviennent longuement sur la nouvelle condamnation d’Aung San Suu Kyi, en Birmanie.

C’est "L’éternelle prisonnière" comme le titre Libération sur toute sa Une. Aung San Suu Kyi a donc été condamnée hier à 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence. Et même si elle va faire appel de cette condamnation, (comme on l’a appris ce matin), il n’en reste pas moins vrai, et c’est Libé qui le rappelle, que cette "éternelle prisonnière" a "déjà passé en détention 14 des 20 dernières années". "La junte s’acharne" confirme Le Parisien/Aujourd’hui en France. Pour L’Humanité, c’est même "la farce birmane", car, explique Le Figaro : "maintenir en détention, celle qui est surnommé "Papillon de fer", cela revient, pour les militaires de Rangoun, à s’assurer que les élections prévues l’an prochain ne seront qu’une mascarade". Aung San Suu Kyi ne pourra pas participer au scrutin de 2010. Cela signifie que "L’icône est muselée", titre le journal Les Echos, et François Sergent dans Libération enfonce le clou en soulignant que, comme en Iran, ce verdict de Rangoun montre "comment les dictatures se maintiennent au pouvoir. Elles sont prêtes à étouffer les opposants qui les menacent". "Ce verdict est dégueulasse !" lance simplement - avec ses mots - l’actrice Jane Birkin rencontrée par Le Parisien, en marge de la manifestation de soutien au prix de Nobel de la Paix, hier à Paris. Pas plus de 50 personnes, mais qui toutes, ont dénoncé cette condamnation. "Ils ont enfermé la démocratie" dit Jane Birkin, "Il faut que la communauté internationale décide le boycott absolu de la Birmanie". Plus facile à dire qu’à faire, semble-t-il, car Libération pointe "l’art du double langage de Paris". Si "la France appelle, comme le reste du monde, à de nouvelles sanctions, elle préserve aussi les intérêts de Total" peut-on lire. Et Libé souligne qu’hier, Nicolas Sarkozy "s’est bien gardé d’appeler à des sanctions dans le domaine stratégique du gaz et des hydrocarbures, sans doute afin d’épargner Total, qui est, aux côtés de la Chine, un des plus gros investisseurs en Birmanie".

Une histoire à présent, qui va sans doute faire grand bruit.

Vous vous souvenez de la tempête médiatique il y a quelques semaines, autour de la burqa, ce voile intégrale porté par quelques femmes musulmanes, en France. Eh bien, après le voile intégral, voici le maillot de bain intégral. C’est Le Parisien qui en parle, avec le cas de Carole, une française, convertie à l’islam depuis ses 17 ans, qui s’est vue refuser l’accès à la piscine d’Emerainville en région parisienne, car elle portait un burkini, autrement dit un maillot de bain intégral (Burkini étant la contraction de Burqa et de Bikini). Le Parisien nous montre Carole, en photo, portant donc ce Burkini. C’est "un peu comme un jogging" explique notre confrère. "Composé d’un pantalon qui couvre les chevilles, il est recouvert par une tunique assez longue et non moulante, qui comprend un bonnet et une sorte de capuche, que les musulmanes appellent voile" Carole a pu se baigner à la piscine, plusieurs fois, avec son burkini acheté à Dubaï, "sous l’œil médusé des autres baigneurs". Mais le 1er août dernier, le maître nageur lui a refusé l’accès au bassin. Un responsable explique que cela n’a rien à voir avec la laïcité, mais c’est simplement une question d’hygiène, exactement comme pour l’interdiction des shorts de bain, faite aux hommes. Seul le slip de bain est en effet accepté dans les piscines municipales. Pour autant, explique Le Parisien, Carole est allée porté plainte au commissariat pour discrimination. Ce qui fait bondir André Gérin, le Président de la commission d’enquête parlementaire sur le port de la burqa en France. "C’est de la provocation militante", dit-il. "Foncer au commissariat, saisir le procureur, c’est bien la preuve qu’il y a un projet politique et militant derrière sa tenue". Et André Gérin ajoute "il y a peut-être même des gourous pour lui souffler de jouer les victimes et de médiatiser sa plainte". Si c’est le cas, c’est réussi avec cette pleine page dans Le Parisien, ce matin.

On termine avec une étonnante étude américaine sur la santé des jeunes enfants.

Et ça aussi, ça devrait faire causer ! Selon cette étude, relayée par Le Figaro, "les bambins qui passent de longs moments devant la télé ont une tension artérielle anormalement élevée". L’étude a été menée sur des enfants âgés de 3 à 8 ans, et donc, en plus de perturber le développement des tout-petits, de favoriser la prise de poids, le petit écran serait mauvais pour la tension ! Dans le groupe de ceux qui regardent le plus la télé (plusieurs heures par jour), la tension était statistiquement plus élevée de 5 à 7 points, par rapport au groupe de ceux qui ne regardaient la télé que moins d’une demi-heure par jour. D’ores et déjà, raconte Le Figaro, l’auteur de cette étude rappelle les recommandations de l’académie américaine de pédiatrie, à savoir : pas plus de 2 heures par jour devant la télé pour les enfants, et même pas de télé du tout pour les moins de 2 ans. Et dans tous les cas, au moins une heure d’exercice physique. Moins de télé, donc, mais plus de radio, peut-être ! Ça, au moins, c’est bon pour la santé, il me semble !