La revue de presse d'Emmanuel Maubert

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : des subventions à rembourser pour le monde agricole, l'État qui veut s'attaquer au train de vie des fonctionnaires, l'Afghanistan et ses réalités, ainsi qu'une drôle de brigade toulousaine.

Dans les journaux, ce matin, une information qui risque de semer le trouble chez les agriculteurs.

C’est Le Parisien/Aujourd’hui en France qui en fait sa manchette : "Les agriculteurs devront rembourser leurs subventions". Selon nos confrères, les "producteurs de fruits et légumes sont sommés de rendre 500 millions d’euros". "C’est une affaire qui risque de mettre le feu dans les vergers français", prévient Le Parisien, car, donc, l’Etat va demander le remboursement de subventions publiques reçues entre 1992 et 2002. C’est Bruxelles qui est à l’origine de cette demande. Selon l’Union Européenne, "ces aides ont faussé la concurrence". Car ce qui devait être "des subventions pour faire face aux urgences liées aux aléas climatiques ou au mauvaises récoltes", s’est banalisé pour devenir une véritable source de financement pour les paysans.. Le (nouveau) Ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire confirme que "les producteurs vont devoir rembourser", mais prudent, il ajoute que "c’est une affaire 'complexe' pour le gouvernement et pour les producteurs". Affaire 'complexe', on va dire ça comme ça, même si Le Parisien préfère employer le mot "explosif". Le représentant des producteurs dit, du reste, sans détour à nos confrères, qu’il est hors de question pour ses adhérents de rembourser. François Lafitte promet même "un été brûlant". Le Parisien pointe un autre problème pour mener à bien ces remboursements : le fait que, depuis 1992, "certains exploitants ont abandonné leur activité, certains sont décédés, et d’autres sont tout simplement dans l’incapacité de payer".

Autre dossier, "explosif", celui des logements de fonctions. Un tabou pourrait bien être brisé.

Le Ministre du Budget qui va présenter un amendement au projet de loi de finances pour 2010, et, d’après le journal Les Echos, Eric Woerth veut "s’attaquer au train de vie des fonctionnaires". Le but étant "de rapprocher les tarifs des logements de fonction, de ceux des prix du marché". Il faut dire qu’il y a de la marge, puisque, selon nos confrères, les sommes perçues par l’Etat pour ces logements de fonctions seraient d’environ 30 millions d’euros, alors que la valeur locative de ces mêmes appartements, serait d’1 milliard 400 000 millions d’euros, soit 46 fois plus ! Alors, sont concernés tous ceux qui sont logés dans des appartements de fonctions, sauf ceux qui bénéficient de la catégorie "nécessité absolue de service" (d’être logé aux frais de l’Etat), comme les préfets, par exemple. Tous les autres vont devoir payer une rallonge. Et puis, dans la série, "l’Etat cherche à faire des économies", toujours dans les Echos, on apprend que le parc automobile de l’Etat va être externalisé. 72 000 véhicules sont concernés. Des contrats globaux de prestations vont être négociés, notamment avec les compagnies pétrolières, afin de bénéficier de tarifs réduits à la pompe (entre 6 à 9 centimes de moins par litre de super).

La presse revient également sur la situation en Afghanistan.

Dans le Figaro, Bernard Kouchner "défend la stratégie française" en Afghanistan. Après la mort d’un 29e soldat français, ce week-end, le Ministre des Affaires étrangères "réaffirme la nécessité de construire la paix avec les Afghans". En clair, nos troupes restent sur place, et, à terme, il faut envisager un dialogue avec les talibans modérés. Des talibans, il y en a aussi qui ne sont pas modérés du tout. Ainsi, dans le journal La Croix, je vous conseille ce reportage signé François d’Alançon au Pakistan, à la frontière afghane. Un reportage, glaçant, sur ces gamins, enrôlés par les extrémistes islamistes pour devenir des bombes humaines, des kamikazes ! L’autre jour, "l’armée pakistanaise a découvert pas moins de 200 enfants, âgés de 6 à 13 ans, qui s’apprêtaient à devenir des kamikazes pour le compte des talibans". La Croix raconte que ces bambins ont été rendus à leurs parents, mais "certains étaient tellement endoctrinés qu’ils menaçaient de tuer leurs parents, qu’ils considèrent comme infidèles". "Des psychiatres et des psychologues ont été appelés en renfort pour aider à la réinsertion de ces jeunes candidats au suicide", relate François d’Alançon. Si ces gamins se retrouvent entre les mains des talibans, pour devenir des kamikazes, c’est que les adultes sont de moins en moins nombreux à vouloir mourir dans un attentat suicide. Du coup, les talibans "achètent" des enfants. La Croix nous donne ce chiffre, effrayant : "le prix d’un enfant kamikaze oscillerait entre 5 et 10 000€".

On va terminer avec quelque chose de plus léger, et ça va se passer à Toulouse.

C’est prévu pour la rentrée, et c’est France Soir qui nous apprend ça, la municipalité de Toulouse va ainsi embaucher des "chuteurs". Alors, un chuteur, késako ? Eh bien, un chuteur passe son temps à dire "chut". Ces agents municipaux vont sillonner les quartiers pour faire taire les noctambules un peu trop expressifs, à grand coups de "chut", donc... France Soir précise que ces "chuteurs" toulousains feront partie d’une brigade, poétiquement appelée "Office de la tranquillité". C’est presque aussi beau que du Claude Nougaro !