La revue de presse d'Emmanuel Maubert

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Aujourd'hui dans vos quotidiens : les fausses "grippes parties", des vacances à haut risque, des stations balnéaires en berne et une intiative inédite de réinsertion.

Sans surprise, dans les journaux, il est toujours question de la Grippe A, avec cette révélation : les "grippes parties" en Angleterre n’ont jamais existé !

Vous avez sans doute entendu parler de ces "grippe-parties" où de jeunes anglais "s’amusaient" (nous disait-on) à se refiler le virus en se toussant dessus, afin d’être immunisés contre cette grippe A, et donc de tenter de passer ainsi à travers la pandémie, une fois que le pic infectieux serait là. Le journal Libération, ce matin, revient donc sur ce qui a été présenté comme un phénomène, pour nous dire, qu’en fait, eh bien, ces "grippe-parties", c’était bidon. Une légende urbaine, si vous voulez. "Une fausse rumeur" qui est partie d’un texte publié par la fille d’un journaliste du quotidien The Independant. Ella Thorold (c’est le nom de cette jeune fille de 15 ans) écrit régulièrement des critiques cinéma dans le journal, et le 1er juillet dernier, elle expliquait être allée à une soirée, tout ce qu’il y a de plus normale, mais comme "le copain de son petit copain avait la grippe", Ella a supposé que son boy-friend était lui aussi infecté. "Tout le monde a commencé à rigoler parce que l’idée d’un copain atteint par la grippe était plutôt drôle" (c’est ce qu’elle écrivait), et "c’est alors que la grippe party a démarré : une quinte de toux de mon copain sur tout le monde". Cette blague d’adolescent aurait pu en rester là, mais, explique Libération, le gouvernement britannique a immédiatement pris ces rumeurs au sérieux, et a très officiellement réagi sur le thème "nous ne recommandons à personne de s’exposer intentionnellement au virus". "La véritable histoire, c’est cela !! C’est la rapidité de la réaction des autorités à de simple rumeurs" explique à Libération un journaliste de The Independant. Les grippe-parties, c’est donc du bidon, en revanche, comme le titre en Une le journal Le Parisien, ce qui est sûr, c’est que "le vaccin prend du retard" et les doses "ne seront pas là à la rentrée", au plus fort, peut-être, de la pandémie. Un représentant du laboratoire Sanofi-Pasteur avoue même qu’il ne pourra pas livrer les vaccins "avant novembre ou décembre". Le Parisien écrit donc "qu’il faut croiser les doigts pour que la pandémie ne survienne pas dés septembre".

Avant la rentrée, pour certains, il y aura quand même les vacances et, parfois, des vacances "dangereuses".

Il y a des amateurs de sensations fortes qui n’hésitent pas à s’aventurer en terre instable politiquement. Le Figaro revient ainsi sur "ce tourisme à risques", au Yémen, en Somalie ou même en Irak. Le Figaro donne l’exemple de ce "groupe de fonctionnaires en goguette au Yémen, alors que quatre touristes sud-coréens venaient d’y être abattus par des terroristes liés à Al Qaïda". Ça, Bernard Kouchner ne veut plus en entendre parler, d’où ce projet de loi visant à ce que les voyageurs français, "capturés dans des zones dangereuses, remboursent à l’Etat tout ou partie des frais engagés pour leur libération". "L’Etat n’entend plus jouer, gratuitement, à SOS Rapatriement", écrit Le Figaro.

Fort heureusement, l’immense majorité des vacanciers optent pour du repos plus tranquille. Et d’ailleurs Le Parisien explique ce matin que vous pouvez partir en vacances, car "il reste des places".

"Crise oblige, les français partent moins loin, moins longtemps et se décident au dernier moment". Et nos confrères de noter que "même les régions vedettes, comme la Côte d’Azur, ne font pas le plein". "Station balnéaire cherche clients désespérément" résume Le Parisien, qui a rencontré ce restaurateur de Nice, qui se désole, en racontant qu’il voit "des familles commander une seule salade niçoise pour 3, avec 2 œufs sur le plat pour le petit". Les vacanciers partent donc, "à l’économie". Il faut dire que l’argent est rare. La Tribune indique que plus de 8 millions de français vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 910 € par mois. Le salaire médian s’établit, lui, à 1 510 € par mois, c'est-à-dire que 50% des français gagnent moins que cette somme. On comprend donc pourquoi il reste encore des places dans les stations balnéaires !

Dans la presse, également, une expérience intéressante à Paris.

C’est Libération qui consacre une grande enquête à l’action de Marie-Pierre Hourcade, la vice-présidente du Tribunal pour enfants de Paris. Cette juge propose ainsi "un deal" comme l’écrit Libé : "l’arrêt des trafics contre du boulot". Autrement dit, il s’agit de combattre la récidive des petits délinquants, en leur proposant un emploi salarié. Marie-Pierre Hourcade explique "qu’il s’agit de casser une logique, en remplaçant des revenus illicites par des revenus licites". Et la juge pour enfants souligne que dans le XX° arrondissement de Paris par exemple, beaucoup de jeunes voient le trafic de drogue, de portable ou de matériel volé comme un moyen comme un autre de gagner de l’argent". Ondine Millot, la journaliste de Libération a rencontré Marco qui a accepté d’arrêter de dealer de la drogue, pour aujourd’hui être "rangé", en devenant livreur pour une société de restauration. 1 200 € net par mois. Karim lui aussi, s’est "rangé". Et même si on gagne moins qu’en dealant, "le travail, c’est la sérénité, dit-il, car "quand tu vends de la drogue, t’es jamais tranquille, t’as toujours peur qu’un mec te balance et que les keufs débarquent". Karim résume tout l’intérêt de l’initiative de Marie-Pierre Hourcade avec cette phrase : "je sens que je peux aller beaucoup plus loin dans le travail, que dans le trafic". Une enquête, passionnante, à lire donc dans Libération, ce matin, qui note qu’une telle initiative va à l’encontre des projets du gouvernement en matière de récidive des jeunes délinquants, avec la volonté d’appliquer des sanctions de plus en plus sévères.