C’est dans ma boîte – Martial You

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Comment survivre à l’échec ?

Plusieurs milliers de patrons feront faillite cette année. Ils ne sont pas forcément préparés à l’échec et ne savent pas comment le gérer. Une association vient de se créer pour les accompagner.

Ils seront 75 000 petits patrons à avoir déposé le bilan à la fin de cette année. Un chiffre colossal pour des hommes et des femmes qui sont loin des PDG du CAC 40. Ils gagnent en moyenne 4 273 euros dans les PME contre 500 000 euros mensuels tout compris pour les grands managers de la bourse. Souvent quelques mois avant de mettre la clé sous la porte, ils ont même cessé de se rémunérer et après le dépôt de bilan, ils se retrouvent seuls sur les marchés du tribunal de commerce. Jean-Michel Menant a vécu cela quelques mois. Il explique que perdre son entre prise "est un désarroi et qu’il y a comme un passage à vide". "On se retrouve très seul, on fait peur. On est marqué par un sceau looser. Aux Etats-Unis, perdre son entreprise est presque diplômant. Ca confirme surtout que la prochaine fois, on ne refera absolument pas toutes ces erreurs-là. En France, c’est la honte".

Selon une étude Ifop-Fiducial, 1/3 des patrons de TPE redoutent un dépôt de bilan avant la fin de l’année. C’est leur première source de préoccupation actuellement. Le plus difficile, c’est souvent d’entraîner les salariés dans sa chute. Alors pour surmonter la dépression nerveuse qui suit la faillite, il faut faire une pause, savoir les erreurs à ne pas reproduire et surtout déterminer ce qui était positif dans cette expérience. Pascale Joly a connu la faillite avant de monter un cabinet de coaching "Action coach". Elle explique au micro d’Europe 1 "qu’elle a tout simplement mis sur la table quels étaient les points positifs et négatifs de cette situation ; les inconvénients comme la perte de notoriété, perte d’entreprise, perte humaine dans l’entreprise puisqu’il y avait beaucoup de relations affectives avec le personnel et le côté positif : la liberté, liberté de choisir et de faire."

Du jour au lendemain, l’ex patron se retrouve donc sans rien hormis un paquet de dettes - car il s’est souvent porté caution, pas de chômage et la plupart du temps, pas d’assurance. Pour les aider après la chute et les remettre dans la vie active, Jean-Michel Menant a créé "L’annexe" à Lyon. Cette association accueille les anciens patrons pour qu’ils se reconstituent psychologiquement et aient un outil de travail (téléphone, adresse mail). Ils rentrent leur CV dans une base de données et si un jeune entrepreneur, dont le dossier est connu de l’association, se lance dans l’aventure, l’association lui propose l’accompagnement d’un ancien patron qui a déposé le bilan mais qui a une expérience très riche sur le même segment d’activité. L’objectif est que cette personne puisse conserver l’accompagnant, soit en tant que salariée soit en l’intégrant dans l’entreprise et éventuellement en lui donnant une participation.
Après une faillite un patron peut aussi réintégrer une entreprise comme salarié mais ce n’est pas forcément sa place. Et pourtant les salariés français veulent de plus en plus devenir leur propre patron. 1/3 d’entre eux souhaitent devenir entrepreneurs selon une enquête Opinionway.