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Acheter un logement neuf, c’est certes plus cher que l’ancien, mais c’est l’assurance de belles économies d’énergie seulement si le neuf est de bonne facture.

On peut toujours se plaindre de la conjoncture, rappeler que le nombre de construction dans le neuf a baissé de 34% au premier trimestre, que l’État ne fait rien pour relancer la machine, supprime des aides comme le prêt à taux 0 pour la construction de bien individuel, on peut toujours se plaindre de taux de crédit de plus en plus élevé, des banques qui ne prêtent pas assez. Mais si on regardait la qualité du bâti ?

Les promoteurs ne livrent pas de la qualité ?

Ne les mettons pas tous dans le même panier. Mais il est vrai que , certains ne sont pas très regardant. Un exemple dans les Hauts-de-Seine : beau programme d’habitation, jardin privatif, belles finitions. Mais infiltration d’eau via les balcons, carrelage de salle de bain pas cher, poreux et qui se décolle, des jardins qui se transforment en piscine à la première averse, car la pelouse a été installée sur un sol argileux dans lequel étaient enfouis les déchets.

 

Résultat : 30.000 euros de travaux, un surcoût bien évidemment, heureusement à la charge du promoteur, mais après des mois de négociations. Inadmissible, typique de constructeurs peu regardant qui en plus vendent cher.

On va essayer de rassurer nos auditeurs, ils ne sont pas tous comme ça ?

Non bien sûr. Par exemple, il y a ceux qui ne construisent pas n’importe où, n’importe comment. Ceux dont le plan de bataille passe par la prise en compte du changement climatique. Tout compte : les matériaux, l’orientation du bâtiment. Dans le neuf aujourd’hui, on peut faire jusqu’à 75 % d’économie d’énergie. Quels sont les ingrédients pour y parvenir ?

« Avec du béton de chanvre, du triple vitrage, avec un calcul de positionnement des fenêtres pour essayer d’avoir des maisons proches de 0 en consommation d’énergie. Ce qu’on a cherché à faire, c’est de travailler sur l’inertie. Votre maison ou appartement mettra plus de temps à se réchauffer ou se refroidir qu’un bien classique. S’il fait 40 degrés, je vais pouvoir monter doucement mon intérieur à 26 degrés. Alors que dans des habitations datant des années 70, il peut rapidement faire plus chaud qu’à l’extérieur. » Selon Ulysse Brault, le président d’Accueil Immobilier, 30 ans d’existence et 6.000 logements construits.

Des logements neufs avec des murs plus épais, avec des pierres de taille. On revient à des fondamentaux et on régule mieux la température de notre intérieur.

On peut donc faire des économies avec le neuf de bonne qualité, mais encore faut-il l’acheter et devenir propriétaire !

On ne va pas le cacher, la qualité du bâti à un prix, qui est plus cher à l’achat : « On a des coûts de constructions qui peuvent être renchéris de 20 % si on souhaite aller à des hauts niveaux environnementaux. »

En fait, c’est le même principe que la voiture électrique. À l’achat, c’est cher, mais quand votre plein vous revient à 20 euros par semaine au lieu de 100 et qu’il n’y a plus de révision à payer, dans ce cas, on s’y retrouve. Là, c’est pareil.

Ajoutez à cela, de plus en plus de promoteurs favorisent les productions locales pour leurs matériaux de construction à la différence des voitures électriques dont les batteries viennent de Chine. Le bilan carbone est nul pour les voitures, en revanche pour la construction, les choses sont de mieux en mieux.