Les vertus de l’échec de Charles Pépin : "c’est parce que l’on échoue que l’on réussit"

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Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

 

Les vertus de l’échecde Charles Pépin aux éditions Allary

Le Livre du jour est un essai, une ode à l’échec !

Oui. C’est un livre passionnant sur les vertus de l’échec. D’ailleurs, c’est le titre du livre du philosophe Charles Pépin et qui pourrait se résumer en une phrase : "c’est parce que l’on échoue que l’on réussit".

Mais l’échec reste quand même le contraire de la réussite, non ?

Non, c’est une étape vers la réussite. En France, on a beaucoup de mal avec la notion d’échec mais chez les anglo-saxons, par exemple, c’est quelque chose de tout à fait admis, valorisé même. L’échec est une école. C’est par l’échec que l’on apprend et que donc, on s’améliore. Charles Pépin cite des dizaines d’exemples pour appuyer son propos. Comme Thomas Edison, le grand inventeur de l’ampoule électrique entre autres. Après un énième échec, l’un de ses collaborateurs lui demande comment il peut supporter autant d’échecs, des milliers d’échecs, nous dit Charles Pépin. Réponse d’Edison : "Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives qui n’ont pas fonctionné". Darwin aussi, lui-même. Faute de réussite, il a abandonné ses études de médecine. Il s’est embarqué sur un navire. C’est là qu’il a commencé à découvrir ce qui le mènera à sa théorie de l’évolution. Bref, sans ses échecs d’étudiant, il n’aurait pas pu accéder à cette connaissance.

Et le principe ne s’arrête pas à la science ?

Oh non. Charles Pépin cite aussi le général de Gaulle, mais aussi Roger Federer, Gainsbourg, Barbara. Tous ont connu des échecs qui les ont menés à la réussite. Il dissèque un match perdu de Raphael Nadal au tout début de sa carrière et nous démontre comment il est devenu champion justement grâce à ce qu’il a appris de ce match perdu. Charles Pépin évoque aussi la réussite. L’idée, en France particulièrement, qu’il faut réussir tout de suite, tout le temps comme dans les études par exemple. Et si on n’y arrive pas, ce n’est plus la peine d’essayer. Un système français qui fait que, si vous faites une grande école ou au contraire si vous la ratez, vous en profiterez ou vous le paierez toute votre vie. Pourtant, l’échec, c’est l’expérience du réel. Quelqu’un qui échoue est, d’une certaine manière, mieux armé, plus complet, que quelqu’un à qui tout souri tout de suite.

Vive l’échec donc ! Et pour méditer là-dessus, Les vertus de l’échec de Charles Pépin aux éditions Allary.