Antonin André 21.01.2016 1280x640 9:05
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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Jean-Philippe Balasse et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.

Alex Taylor, expert international

Le Liechtenstein impliqué dans un procès de narco-traficants aux Etats-Unis.
 
Les Suisses commencent à s’inquiéter de leur petit voisin, au vu de ce procès qui s’ouvre au mois de mars .Les autorités américaines recherchent activement Renaldo Negele, un ténébreux gérant de fortune du Liechtenstein, soupçonné de faciliter le blanchiment de l’argent des cartels de drogue mexicains.
 
C’est qui ce Monsieur ?
 
Le fondateur de la Swissloans Financial Services, titre ronflant qui cache une société écran dans un immeuble assez quelconque à Vaduz, la capitale. Il aurait offert ses services à un certain Oncle Bill, le principal accusé de ce procès, qui lui, brassait allègrement jusqu’à 2 millions de narcodollars par jour. Pour ce, M. Negele lui aurait proposé d’investir dans d’opaques associations avec des comptes à Vaduz dans la banque Frick. Pour ouvrir une fondation au Liechtenstein, les narcos doivent payer des commissions de 25% de l’argent recyclé aux facilitateurs.
 
Les Suisses s’inquiètent ?
 
M. Negele fait la une ce matin. Eux essaient de se faire une image de plus en plus propre. Le sixième plus petit pays du monde, avec le troisième plus haut PNB, après le Qatar et le Luxembourg. Ils ont leur propre agence de l’intelligence financière qui enregistre 300 soupçons de blanchiment d’argent par an. De là à ce qu’ils fassent quelque chose perdu dans les brumes alpines.

 

Antonin André, expert politique

Davos s’ouvre aujourd’hui, Manuel Valls s’y rend, c’est la première fois qu’un Premier ministre socialiste participe au Forum économique mondial, temple du business et du capitalisme mondial où tout le monde attend Emmanuel Macron.
 
CNN, CNBC, Bloomberg TV, trois interviews en deux jours avec les chaines de télé américaines de la planète Business sans compter un grand débat diffusé sur BBC world. Tout le monde attend Emmanuel Macron à Davos, tout le monde veut le voir. Davos, c’est le festival de Cannes de la finance, Emmanuel Macron est le Léonardo di Caprio. Le comparatif pour Manuel Valls risque d’être extrêmement violent. D’abord parce que les grands patrons chinois, américains ou japonais ne connaissent pas le Premier ministre français, ils connaissent Emmanuel Macron, c’est un des leurs il parle la langue de la finance. Lui, l’ancien associé gérant de la banque Rotschild et il la parle en anglais Fluent alors que Manuel Valls s’exprime en Français. Il découvre les lieux, les codes et les usages ! Emmanuel Macron est déjà venu en 2011, il travaillait pour le candidat François Hollande, il était son VRP dans le monde de la finance.
 
C’est assez tendu entre Manuel Valls et Emmanuel Macron, le ministre de l’économie s’est déjà fait recadré plusieurs fois pour ses sorties sur les 35 heures, ou la radicalisation de certains jeunes en Banlieues dont la société serait en partie responsable. Ça ne va pas s’arranger !

"France is back !" c’est le Slogan d’Emmanuel Macron quand il vend la France à l’étranger, là c'est "Macron is back !" Il revient sur le devant de la scène poussé par le Président de la République. Début février, la grande conférence de presse à Bercy pour présenter la stratégie économique du gouvernement. Avec ses mesures sur les Nouvelles opportunités économiques, les mesures NOE, il n’aura pas de loi mais il va incarner le réformisme du quinquennat Hollande. Le visage de la modernité c’est Emmanuel Macron ce n’est plus Manuel Valls.

L’enjeu c’est la relève, l’après Hollande. La politique se nourrit de ces duels.

Souvenez vous : Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, quand l’un était à Matignon et l’autre à l’Intérieur. On n’a pas encore atteint le niveau de violence du croc de boucher entre Manuel Valls et Emmanuel Macron mais leur rivalité aujourd’hui est publique. Qui va l’emporter ? on va le savoir très vite : le remaniement annoncé d’ici la mi-février. Emmanuel Macron va-t-il devenir le seul maître de Bercy tout puissant ministre de l’Économie et des finances : c’est son souhait. Le juge de paix est François Hollande.

 

Axel de Tarlé, expert économie

Nous avons assisté hier à une nouvelle déconfiture des places boursières dans le monde entier.

Pourquoi cette chute ?
C'est une chute mondiale avec notamment - 3,5 % hier à la Bourse de Paris.
ce ralentissement inquiétant économie mondiale, on le mesure au prix du pétrole qui est devenu baromètre de l'économie mondiale.
Si le prix du pétrole est bas, les usines tournent moins et consomment donc moins de pétrole
L'or noir est tombé à 27 dollars, ce n'était pas arrivé depuis 12 ans, ce qui a provoqué vent de panique.

Est-ce que c'est grave ? Est-ce que cette chute des marchés peut aggraver la crise ?

Bien sûr, cette chute des marchés à un impact négatif :
Le premier phénomène ce sont les gens qui fuient littéralement la Bourse.
C'est donc une mauvaise nouvelle pour toutes les start up comme Deezer en France.

Le second phénomène c'est un mouvement de "tous aux abris". Les investisseurs recherchent des placement sûrs au détriment des placements risqués.
Le placement risqué se mesure à la dette des pays à risque comme la Grèce, le Portugal ou Espagne avec une hausse des taux pays périphérique.
C'est donc mauvais pour les entreprises mais également mauvais pour la zone euro.

Il faut maintenant relativiser le phénomène.
La chute de 11% du mois de janvier, on en a connu d'autres.
Comme à l'été 2011 (les Etats-Unis étaient dégradés) où la crise de la dette était à 29 %. En 2008, l'affaire Lehman Brother entrainait une chute de 42 %.
Alors c'est certain 11 %, ça ne va pas dans le bon sens.
Le FMI a révisé à la baisse la croissance Française à 1,3 au lieu de 1,5.