Le marché des foires au vin, Laëtitia d'Ivan Jablonka et la lettre d'excuse d'un petit garçon au Samu

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SAISON 2016 - 2017

Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

Elisabeth Assayag pour la consommation

C'est la rentrée scolaire mais septembre c'est aussi la rentrée pour les amateurs de vin avec le début des foires aux vins. Cette année près de sept français sur 10 prévoient d'aller y faire un tour.

Ça se passe dans les supermarchés mais quel est l'enjeu pour les enseignes ?

Tout a commencé avec Leclerc, il y a 43 ans, dans son supermarché de Saint Paul de Léon, dans le Finistère.
Le principe est simple, pendant une dizaine de jours, les clients peuvent dénicher des bouteilles de vin moins chères que d'habitudes et Leclerc reste le leader de cet évènement.
C’est la même chose du côté d'Intermarché, la foire aux vins représente pas moins de 15% du chiffre d'affaire annuel de son rayon vin tandis que Monoprix réalise 10% de son objectif annuel durant cette période.
Cela reste l'un des temps les plus forts de l'année dans la grande distribution au même titre que Noël.

Mais on y trouve quoi ? Des vins de table genre piquette ?

La grande distribution cherche maintenant à proposer des cuvées de plus en plus rares et de plus en plus singulières pour attirer le client, le tout à des prix tout à fait abordable.
Le prix moyen de la bouteille vendue est de sept euros contre quatre habituellement. Les Français devaient consacrer un budget de 97 euros en moyenne soit un peu plus que l'année derniere.
Aujourd'hui, il y a entre 30 et 50% de références en plus qu'il y a 15 ans et le succès de cette foire aux vins repose sur ce large choix.

Dans ce contexte, chaque enseigne essaye donc de se démarquer.

Par exemple, Monoprix propose cette année des vins inattendus comme un Beaujolais blanc ou un chinon rosé.
Carrefour présente un catalogue spécial pour chacune de ses régions afin de mettre en avant des producteurs locaux.
Tout comme Leclerc qui propose entre 150 et 200 références locales ce qui fait le bonheur des petits producteurs qui comptent beaucoup sur cette période.
Même des enseignes bio comme Biocop proposent leur fête du vin à partir de mercredi.

La Foire aux vins marche tellement fort que les cavistes qui voyaient ce moment d'un sale œil, désormais se raccrochent à l'évènement. C’est notamment le cas de Nicolas dont la Foire aux vins se déroulera cette année du 7 septembre au 4 octobre.

Bon alors cette année il y a des vins à nous recommander ?

Le conseil des Experts : prenez du Bordeaux si vous n’y connaissez rien. Il offre un excellent rapport qualité prix et petite astuce ne vous ruez pas sur les cuvées de 2013, ce n'était pas une bonne année.

 

 

Nicolas Carreau pour Le livre du jour

Laëtitia d’Ivan Jablonka aux éditions du Seuil.

Nicolas Carreau a lu ce weekend un livre-enquête sur un fait divers.

En tout cas, c’est ce qu’il pensait. Il s’agit de Laëtitia de l’historien et écrivain Ivan Jablonka. Laëtitia, c’est Laëtitia Perrais, assassinée dans des circonstances particulièrement horribles en janvier 2011. Elle avait 18 ans. L’histoire avait fait pas mal de bruit à l’époque. Son meurtrier était un criminel notoire et Nicolas Sarkozy avait mis en cause la responsabilité des juges. On pourrait donc d’abord penser que c’est encore un livre sur un fait divers. "Encore", parce que la rentrée littéraire en regorge cette année. Mais c’est une erreur. Ce n’est pas un livre sur un fait divers, c’est un livre sur Laëtitia Perrais. Et ça change tout !

C’est-à-dire ?

Quand Ivan Jablonka a entendu parler de cette histoire, il a été choqué. Par la violence du crime, bien sûr, mais surtout parce qu’il s’est aperçu que l’on parlait de tout le monde. Du criminel, des policiers, des juges, de tout le monde donc, sauf de Laëtitia ! Dans ce livre il a voulu lui redonner vie d’une certaine manière, raconter sa vie. Pour ça, il a d’abord rencontré Jessica, la sœur jumelle de Laëtitia. Il voulait sa bénédiction, sa permission d’écrire sur sa sœur. Mais Jessica lui a donné plus, elle l’a aidé. En lui parlant de sa sœur, et en lui donnant accès à certaines informations, comme son profil Facebook, par exemple. Elle lui a parlé de leur parents, des habitudes de Laëtitia, de ses amis et de sa vie.

Et il ne dit rien de l’enquête de police ?

Si, si. Il a également interrogé les policiers, les témoins pour essayer de reconstituer les événements de cette nuit de janvier. Le livre se lit aussi comme un polar. Tout est étudié à la loupe. Mais le récit alterne entre le crime et la vie de Laëtitia. Son enfance difficile, ses problèmes à l’école, mais aussi comment elle réussissait doucement à s’en sortir. Bref, qui elle était. C’est très bien écrit, ce qui ne gâche rien. Avec ce livre, Ivan Jablonka bouscule un peu le genre. C’est sans doute pour ça qu’il fait du bruit en cette rentrée littéraire.

A lire donc : Laëtitia d’Ivan Jablonka aux éditions du Seuil.

 

 

Marion Calais pour la presse quotidienne régionale

On a vidé les greniers ce week-end !

Braderies, puces et vide-greniers à travers toute la France. A Kingersheim, du monde dès l'aurore assure l'Alsace. À Bouchemaine, en Maine-et-Loire, plus de 20.000 visiteurs écrit le Courrier de l'Ouest.
Ce qui réjouit vos quotidiens, c'est que les mesures de sécurité n'ont pas découragé les chineurs comme à Amiens hier écrit le Courrier Picard, comme à Tours dans la Nouvelle République.
C'est ça qui est marquant, malgré la menace et malgré une surveillance accrue, les Français à travers le pays ne se laissent pas abattre.
À Lille, c'est ce qui réjouit Martine Aubry, "Les Lillois ont su ne pas baisser les bras" dit-elle dans la Voix du Nord. Parce que finalement, la version allégée de la braderie affiche un bilan plutôt positif. Commerçants et restaurateurs avaient le sourire hier soir. D'ailleurs, la meilleure preuve de l'affluence, c'est la consommation de moules qui n'a pas flanché. Hier après-midi, certains restaurants étaient même en rupture de stock.

La personnalité du jour en régions : un petit garçon s'excuse auprès du Samu.

Une lettre que l'enfant est allé déposer directement aux services d'urgence. C'est le CHU de Toulouse qui l'a twitté, ce qui n'a pas échappé à la Dépêche du Midi qui reproduit le courrier. Avec cette écriture enfantine tracée sur une feuille à gros carreaux.
Sept lignes que l’on vous retranscrit : "je m'excuse de vous avoir insulté (avec d'ailleurs une petite rature, un "r" barré à la fin d'insulter et un " e " accent aigu rajouté juste en dessous) Je ne recommencerai plus jamais je vous le promets. Je sais que vous sauvez des vies. Quand on vous appelle c'est pour une urgence et pas pour des bêtises.". C'est autrement plus élégant que les expressions de cours de récré que l'enfant aurait apparemment testé auprès du 15.
D'ailleurs, il a sans doute été très loin pour que le Samu signale les faits à ses parents. C'est d'ailleurs avec son papa que le garçon a amené le courrier et vous savez ce qu'on dit : "faute avouée, à moitié pardonnée".