Un PDG sur un siège éjectable, un bateau qui prend l'eau, des hommes courageux et des femmes rancunières

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur l'accord entre la SNCF et les cheminots et le bateau de la gauche qui tangue entre bâbord et tribord.

Le train déraille

C’est un dossier qui est en train de devenir si ce n’est, une affaire d’Etat en tous cas une belle épine dans le pied du gouvernement en pleine période de campagne. Ce trop généraux accord passé entre la direction et les syndicats de la SNCF... Hier, je vous en parlais déjà c’était dans le Point : L’Elysée, Matignon, Bercy et le ministère des transports, tout le monde affirmait ne pas avoir pas été mis au courant de cet accord qui annule partiellement les effets de la réforme des retraites pour les cheminots. Eh bien c’était faux.

L’Opinion l’annonce : « Matignon savait ».

Selon plusieurs sources au moins un conseiller de Gabriel Attal avait été mis au courant affirme le journal. Et en première, le sang de Rémi Godeau ne fait qu’un tour. Et de dénoncer l’irresponsabilité au sommet de l’Etat. « La convocation par Bruno Lemaire du PDG de la SNCF parait bien fragile pour étouffer le scandale » écrit-il ». « Comment l’Etat impécunieux peut-il laisser hors de contrôle une entreprise à capitaux 100% publics qui aura été renflouée en 2022 -rappelle-t-il- de 20 milliards d’Euros...  Et comment le même état peut-il demander aux français du privé de travailler davantage ? »

« Il y a des trous dans la coque partout »

En tous cas, l’affaire va déjà faire une première victime : Jean Pierre Farandou. Les Echos qui consacre aussi leur une à l’affaire affirme que le PDG de la SNCF, dont le mandat arrive à expiration dans quelques jours, ne sera reconduit que pour quelques semaines ; jusqu’à la mi-septembre, bref après les JO.

Ensuite il pourra donc peut être bénéficier du généreux plan de mise à la retraite anticipé de la SNCF...

Si « le gouvernement hausse le ton » comme l’annonce en titre les Echos, c’est qu’il y a urgence en pleine campagne des européennes.

Les retours d’un certain nombre de parlementaires de la majorité sur le terrain font état d’un réel mécontentement... Les électeurs en particulier ceux venus de la droite ont été échaudés par « l’accident » des finances publique -écrit le journal-... Qui plus est, couplé au désordre autour de Science Po ; tout cela a pu donner l’impression, affirme un ministre, qu’il y a des trous dans la coque partout...

« Néo Vallsisme »

Autre bateau qui prend l’eau, le rafiot de l’Ex Nupés où cela tangue de plus en plus entre ceux de babord et ceux de tribord. C’est le Parisien qui revient sur le chavirage du Premier mai...  L’éviction de Raphael Glucksmann d’un cortège par des militants de gauche dont certains insoumis. « Cela montre l’hypocrisie de LFI qui a un attachement à la démocratie à géométrie variable dénonce-t-on dans l’entourage du candidat PS / Place public... Si cela avait été un RN on aurait crié au risque fasciste... » De son côté, Mathilde Panot elle dénonce une manœuvre de Gluksman pour accuser les insoumis »... « Il incarne le néo Valssisme affirme un autre ».

Alors il faut peut-être expliquer pour ceux qui ne parle pas le LFI couramment : « Neo Vallsisme » référence à Manuel Valls. Dans le bréviaire du petit militant l’accusation se situe entre Social traitre, et vendu au grand capital. Bref c’est une condamnation considérable...

Des hommes en colère !

Autre déclaration considérable. Si ce n’est déjà fait vous lirez dans le magazine Elle de cette semaine une pétition signée par 100 hommes contre... Les violences sexistes !  Position qui est évidemment extrêmement courageuse à défendre aujourd’hui... Mais n’écoutant que leur conscience le réalisateur Cyril Dion, ou encore le journaliste Edwy Plenel, ont accepté de mettre leur nom au bas de ce parchemin. Ils le déclarent donc solennellement qu’ils sont contre les violences faites aux femmes... Chapeau messieurs...

Haine recuite

Mais on va terminer avec une autre femme cette semaine. Elle fut la première pendant 7 ans.  Anne-Aymone Giscard d’Estaing...

Alors qu’il y a 50 ans son Valéry de mari accédait à l’Elysée, le Figaro magazine a eu la bonne idée d’aller l’interviewer.

Elle a 91 ans mais la tête fonctionne encore bien et la rancœur aussi quand même...

Parce qu’au bout de quelques considérations, Philippe Viguié Desplaces l’interroge sur la trahison de Jacques Chirac en 1981 qui avait fait voter en sous-main pour Mitterrand.

-         Vous avez pardonné ?

« Hum Pas sur... »

-         Et Bernadette Chirac ?

« Il n’y a jamais eu d’intimité entre nous... Elle ne souhaitait pas entretenir des relations amicales... »

-         1981, est-ce une déception ou une délivrance pour vous ?

« C’était un peu une délivrance répond Anne Aymome car au fond je savais que 7 ans de plus c’était trop long, mais en même temps c’était très douloureux. Comme Valéry j’ai ressenti cette défaite comme un deuil ».

Et pour guérir d’un deuil, c’est apparemment comme à gauche avec le néo Vallsisme, il faut beaucoup de temps