5:58
  • Copié

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Jacques Serais scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, CNews et le Conseil d'État, "Les Soulèvements de la Terre" et la nuit des Césars.

Jacques SERAIS… Vous avez épluché les journaux pour nous…. Et un article suscite particulièrement votre intérêt… 

Il se trouve en page du 8 du Figaro. "Au Conseil d’Etat, ces décisions "politiques" qui font polémique" titre le quotidien…

Une pleine page pour une enquête qui révèle la part d’ombre de la plus haute juridiction administrative de notre pays….

Paule Gonzales nous emmène dans les coursives du Palais Royal…

Là où des hauts-fonctionnaires ont pris la décision d’obliger l’Arcom -le gendarme de l’audiovisuel- de durcir son contrôle en matière de pluralisme des opinions sur la chaîne CNews.

Et ce qui est décrit est effarant.

 

C’est-à-dire Jacques ?

Un conseiller d’Etat, qui réclame l’anonymat, fait le constat suivant au sujet de ses collègues :

"Longtemps, notre seule boussole était la défense de l’Etat à tout prix.

Aujourd’hui, certains jeunes -notamment ceux qui sont rentrés à Science Po du temps où Richards Descoings en était le directeur- défendent davantage une vision du monde allant de la défense des minorités à celle de l’environnement, en passant par l’intersectionnalité chère au wokisme."

Ce même conseiller d’Etat va jusqu’à parler "d’une incompréhension générationnelle entre les plus anciens membres de l’institution et les plus jeunes".

Ils sont "confits dans le progressisme comme les cerises dans l’alcool" rapporte cette source au cœur du réacteur de la Cour suprême administrative…

C’est un inquiétant état des lieux qui est fait là…

Le souhait du Conseil d’Etat de bâillonner CNews menace en fait tous les médias…

C’est ce que dénonce en somme Maitre François-Henri Briard dans les colonnes du quotidien.

Pour ce "fin connaisseur du droit audiovisuel", cette décision constitue "un premier pas dans un monde cauchemardesque, orwellien et aseptisé, où toutes les pensées seraient identifiées et surveillées par la puissance publique."

 

Ce même Conseil d’Etat qui avait annulé le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre…

Oui vous savez, ce collectif écologiste à l’origine notamment des manifestations de Sainte-Soline où une quarantaine de gendarmes avaient été blessés….

Les juges des référés avait estimé que la décision du gouvernement de les dissoudre portait « une atteinte grave à la liberté d’association ».

Mais ce collectif trouve visiblement encore grâce aux yeux d’Emmanuel Macron, qui les invite au Salon de l’Agriculture...….

Le Président "invente le grand déballage" note le journal L’Opinion. "Il a décidé de faire porte de Versailles une sorte de happening. Si tous les invités répondent présents, la séquence risque de se transformer en pugilat"

Ce ne sera pas le cas puisque on vient de l’apprendre la FNSEA ne participera pas à quelconque débat sur place avec le chef de l’Etat, malgré le retrait de l’invitation au Soulèvement de Terre.

 

Pendant ce temps, dans le Parisien, un ancien Premier ministre envoie une carte postale Jacques…

La page 8 du Parisien n’est pas timbré… Mais elle est signée.

Le journaliste politique Olivier Beaumont raconte son périple dans les bagages d’Edouard Philippe sur l’Ile de la Réunion.

L’ancien locataire de Matignon est en bras de chemise, des gants de boxe aux mains et… Il cogne !

"On ne rendra pas plus forte l’agriculture française en répondant uniquement aux urgences.

On la rendra plus forte en demandant ce qu’on veut en faire dans les trente années qui viennent.

Aujourd’hui, on manque d’une stratégie nationale agricole".

Oui, ces mots sont bien ceux de l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron.

 

Et la missive n’est pas adressée qu’au Président…

Le maire du Havre lâche en effet, l’air de rien, quelques piques à son rival -normand comme lui- Bruno Le Maire, qui, pour rappel, a annoncé cette semaine un plan d’économies de 10 milliards d’euros.

"Quand je vois tous les pays de l’Union européenne, on est celui qui met le plus de temps à revenir à une situation budgétaire maîtrisée" tacle Edouard Philippe.

"Le vrai sujet c’est qu’on a des politiques publiques qui coûtent cher et qui ne marchent pas. La politique du logement par exemple, c’est 40 milliards, mais ça ne marche pas."

La carte postale pourrait bien rester lettre morte du côté de Bercy.

Peu importe pour Edouard Philippe qui ne veut qu’une seule chose : l’Elysée en 2027.

"Trois ans pour se préparer, c’est court." déclare-t-il. "Je sais où je vais, c’est assez réfléchi."

 

Jacques, la presse consacre ce matin aussi une place importante à la guerre en Ukraine…

Demain cela fera deux ans jour pour jour que la Russie a envahie l’Ukraine…

Le parisien craint "le Spectre d’un conflit sans fin".

Il ne faut "rien céder" insiste Nicolas Charbonneau.

"Défaitisme interdit" presse le Figaro…

"Nous n’avons pas tout fait pour soutenir les ukrainiens, loin de là. L’invincibilité cela se décrète. L’Europe fait face à un choix existentiel" analyse Philippe Gélie dans son édito.

Pour Le Figaro, 2024 sera l’année du "choc des volontés". "Le sort de l’armée de Kiev dépend du soutien occidental et de la mobilisation de sa population".

Mais l’Opinion pointe un autre conflit… "Une guerre de l’information" écrit Jean-Dominique Merchet.

Moscou utilise tous les moyens pour convaincre les occidentaux de lâcher l’Ukraine.

Ce n’est pas sans effet.

Le quotidien libéral cite l’Etude du Conseil européen pour les Relations internationale : aujourd’hui, seul "10% des sondés estiment probable une victoire ukrainienne, contre 20% une victoire russe.  Il n’en reste pas moins que 82% des Français ont toujours une mauvaise opinion de la Russie." selon l’IFOP.

 

Dans les pages cultures, à la fin des quotidiens, ce sont de tout autre pronostiques qui sont établies… Il s’agit là de cinéma…

La 49e cérémonie des César à suivre en direct sur Europe 1 et en clair sur Canal +… « Les César sur fond de tempête MeToo » titre Le Parisien pour qui « le sujet des violences sexuelles et sexistes sera sans doute largement abordé, notamment à travers une pise de parole de Judith Godrèche ».

En attendant, les quotidiens établissent leur propre palmarès.

Le Parisien décernerait ainsi le César du meilleur film au "règne Animal" et celui du meilleur premier film au "Chien de la casse" de Jean-Baptiste Durand.

Pour Le Figaro, c’est "Anatomie d’une chute" qui mérite le César du meilleur film… Et Cédric Kahn le César de meilleur réalisateur pour Le Procès Goldmann…

A vous de jouer désormais… Début de la cérémonie à 20h45…