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"L'intérêt de 'Passions', c'est que Nicolas Sarkozy revisite toute une période de sa vie où l'amertume est absente"

"L'intérêt de 'Passions', c'est que Nicolas Sarkozy revisite toute une période de sa vie où l'amertume est absente"

La Carte blanche de Catherine Nay
29 juin 2019 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Ce samedi, Catherine Nay s'intéresse à "Passions", le dernier livre publié par Nicolas Sarkozy.


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

 Nicolas Sarkozy publie "Passions". C'est son 9ème livre. La chronique trépidante, qui va de ses débuts en politique jusqu'à son élection en 2007. Y a-t-il derrière ses nouveaux écrits un dessein caché politique, le retour, le recours ? Vous l'avez lu, Catherine.

Oui, 359 pages. Pourquoi écrire ? Pour le plaisir, d'abord. Parce que le livre donne une épaisseur qu'aucun discours, ni aucune émission de radio ou de télévision ne sera capable d'apporter. Il s'inscrit dans la durée, c'est lui qui le dit. "Toute ma vie, j'ai eu de la chance". Bien sûr, les épreuves ne l'ont pas épargné. Il a eu son lot d'échecs personnels et professionnels. "Mais, dit-il, je ne me suis jamais ennuyé". L'intérêt de "Passions", c'est que Nicolas Sarkozy revisite toute une période de sa vie, où l'amertume est absente. C'est un entre-lac d'anecdotes, de commentaires, avec toujours du sentiment et des sentiments, car il dit ce qu'il pense des uns, des autres, de lui-même aussi.

"J'ai eu tort, j'ai été trop arrogant, trop pressé, trop satisfait de ma personne. Mais tout ça, dit-il, était dû à mon inexpérience, mot qui revient souvent. Combien de fois me faudra-t-il répéter que l'expérience est irremplaçable ?". Suivez son regard du côté de l'actuel Président.

Dans ce livre, on découvre un Nicolas Sarkozy qui a l'art du portrait.

Il écrit sans fard. Et c'est l'un des grands intérêts du livre. Ses portraits sonnent étonnamment justes et fins. En particulier, ceux de Philippe Séguin, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin. Bien sûr, il y a ceux qu'il aime, ses fidèles : Brice Hortefeux, Franck Louvrier, Frédéric Péchenart, Pierre Charron, et ceux qu'il n'aime pas du tout : François Hollande, Ségolène Royal, Nicolas Hulot, dont il moque le spectacle gênant de celui qui quittait le gouvernement sur un coup de tête et qui pleurait. Il y a ceux qu'il admire : Simone Veil, et même François Mitterrand, avec qui il fit un voyage en Ouzbékistan, et où celui-ci lui avait dit : "Ce qui compte en politique, c'est la ténacité. Moi, j'ai mis 30 ans pour y arriver".

Il raconte aussi ses rapports avec Chirac.

Un homme qu'il a beaucoup admiré, pour son tonus, son énergie. Mais il explique pourquoi, peu à peu, il lui a préféré Balladur. "Chirac fonçait, alors je fonçais moi aussi". Mais il reconnaît que sur le plan des convictions, il lui donnait le tournis, passant du gaullisme souverainiste au réganisme thatchérien. Puis virage à gauche avec la fracture sociale. Chirac, qui voulait faire entrer la Turquie dans l'Europe. Tandis qu'avec Balladur, il a découvert le plaisir de travailler, de réfléchir, de raisonner. Un homme d'une finesse peu commune, bienveillant, réformateur, qui lui a beaucoup apporté. Jacques Chirac ne l'a ému que le jour de la passation de pouvoirs. Il allait quitter l'Elysée, et lui arrivait. Et ce jour-là, pour la première fois, Nicolas Sarkozy tutoyait Chirac, ce qu'il avait refusait de faire jusque-là.

En revanche, il est très amical envers Bernadette Chirac.

Elle aussi lui a toujours manifesté beaucoup d'amitié. Et puis il raconte cette scène incroyable, le jour de la disparition de Laurence. Elle lui avait téléphoné en larmes lui demandant de la rejoindre à son domicile, où le corps de sa fille reposait sur le lit. Il avait tenté d'apaiser son chagrin, un moment inoubliable.

C'est une succession de scènes prises sur le vif.

Oui. Vous vous souvenez de l'affaire "Human Bomb", en mai 93. Un homme qui avait pris en otage une classe maternelle à Neuilly, dont il était le maire. Il menaçait de tout faire exploser. Et lui était entré dans la salle de classe pour essayer de négocier avec le preneur d'otages. Mais il le dit : "Ce n'est pas moi qui en ait eu l'idée. Je n'ai pas eu le choix. J'ai juste exécuté ce que le chef du raid de l'époque me demandait de faire. Et j'ai eu peur, peur d'échouer, peur de mourir." Là, il ne joue pas les héros, il est sincère.

Et puis il y a la vie, ses femmes, l'amour.

Cécilia, dont il reconnaît à travers les lignes qu'elle lui en a fait baver. Par exemple, en lui annonçant qu'elle voulait divorcer le jour où il débattait avec Ségolène Royal entre les deux tours. Elle, qui l'avait chassé du domicile conjugal, qui n'a pas été voter pour lui au 2ème tour. Un calvaire jusqu'au divorce, jusqu'à la renaissance, grâce à Carla, le grand amour de sa vie, sa chance.

Alors il revient ou il ne revient pas ?

Oui, il revient. Il va faire des signatures de livre...

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