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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse à la volonté de la startup Ekonoke de de préserver les caractéristiques du houblon dû à la hausse des températures et des sécheresses provoquées par le réchauffement climatique.

Ce mardi matin, des espagnols veulent sauver leur bière du réchauffement climatique.
Chacun ses priorités Alexandre. La priorité de la start-up Ekonoke installée en Galice, dans le nord de l'Espagne, c’est de préserver les caractéristiques du houblon dû à la hausse des températures et des sécheresses provoquées par le réchauffement climatique. Elles ont pour conséquence de rendre les récoltes de houblon imprévisibles en Europe et de réduire les rendements et la concentration des fameux acides alpha qui donne ses vertus au houblon. Et l’objectif de la société est clair : préserver le goût et les arômes de la bière, étroitement liés aux arômes du houblon aromatique, ingrédient essentiel à la fabrication de cette boisson - avec le malt, l'eau et la levure et ce sont ses fameux acides alpha qui créent l'amertume et aident également à sa conservation.
Et c’est d’ailleurs une tendance qui va se poursuivre.
Les études confirment une baisse de rendement de presque 20% et une chute de la teneur en acides alpha de 30% à l'horizon 2050. De quoi non seulement inquiéter la filière, mais aussi changer le gout des bières.
Comment s’y prend cette jeune société pour sauver le houblon ?
Ils appliquent à la lettre l’adage "y a plus de saison ma pauv’ dame". Il ont construit un entrepôt high tech. A l’intérieur, qu’il vente ou qu’il neige, ils couvrent les plants de houblon par des lumières LED, 360, plants de houblon exactement qui ont déjà débuté leur floraison grâce à cette chaleur. Or, normalement, c’est fin août la saison de floraison du houblon. C’est de l'agriculture indoor, y a des câbles et des fils partout afin de créer un mode de production alternatif où l’été peut tomber au printemps ou en hiver dans le but de sauver notre houblon du changement climatique. C’est cultivé sans terre, en circuit fermé avec une réutilisation constante de l'eau enrichie en nutriments et sans pesticides.
Un groupement de brasseur a d’ailleurs investi plus de 4 millions d’euros dans cette ferme pilote.
Pour quelles raisons ?
Deux essentiellement : d’abord la garantie d'un approvisionnement en quantité et une qualité inchangée. Et ça demande moins de ressources également. Dans ce but, La start-up Ekonoke a démarré ses essais en 2019 dans un laboratoire de Madrid avec quatre plants avant de rejoindre la Galice. Petit à petit elle a réduit le temps de croissance du houblon, et ses besoins en eau
Ekonoke prévoit d'ici la fin 2025 une production de houblon à grande échelle dans une ferme de 12.000 mètres carrés. Tout ça sauver le gout d’une bonne mousse, à consommer avec modération évidemment.