4:40
  • Copié
, modifié à

Chaque week-end à 7h25 sur Europe 1 et CNEWS, Vanessa Zha nous donne de nouvelles idées de balade. Aujourd'hui, Le Havre.

Direction le Havre ce matin avec vous Vanessa. Vous profitez du départ de La Transat Jacques Vabre aujourd’hui pour nous faire découvrir la ville sous un autre jour.

Et pour essayer de casser les clichés, de la regarder avec d’autres lunettes. On ne va pas se le cacher, dès qu’on prononce le nom du "Havre", tout le monde fait la soupe à la grimace et pense à une ville grise et triste. Une ville qu’on ne réduit qu’à son port alors que c’est plus que ça puisqu'il s'agit d'une ville-port.

Et c’est dans ce but là que François 1er l’a justement créée, y a un peu plus de 500 ans. Il voulait un "nouveau port" aussi bien sur le plan commercial que militaire. Ce qui explique pourquoi le port, la mer et la ville sont totalement imbriqués. Et moi, je vous invite à être plus curieux : allez découvrir le port historique et le port 2000, par la mer, il existe des excursions en bateau. Il n'y a que comme ça qu’on saisit le gigantisme : les immenses portiques, les porte-conteneurs, les paquebots qui ont remplacé les transatlantiques.

Ça c'est coté port mais côté ville, ce n'est pas très sexy tout de même ?

En fait ça dépend avec quelles lunettes vous regardez ! La porte d’entrée pour comprendre Le Havre, c’est de commencer dès que vous avez posé le pied en ville par l’Appartement Témoin Perret, de 100 m2. Auguste Perret c’est le grand architecte de la reconstruction d’après-guerre. Pour rappel, 80 % de la ville avait été détruite. Cet appartement vous donne les clés, sans mauvais de jeux de mots, du génie architectural de la cité. Ces clés c’est quoi ?

C'est d'abord la lumière qu’il ramène a l’intérieur, qui rentre par tous les coins car ce sont des appartements traversants, avec un mobilier adapté et des meubles en série conçus par les designers de l’époque (René Gabriel Marcel Gascoin). La lumière qui reste un élément clé de la ville puisqu'elle est également optimisée à l’extérieur. C’est le béton qui la capte et la renvoi vers les rues. Un béton teinté dans la masse, ou bouchardé, c'est à dire qu’on voit les agrégats, qui eux captent la lumière. Résultat le béton prend des couleurs beige rosé ou mordoré.

Pour découvrir cet appartement témoin, rendez-vous à la Maison du Patrimoine. Ce qu’il est important de garder en tête, c’est que Le Havre est un labo architectural. D’où son inscription au Patrimoine de l’Unesco.

Que doit on visiter pour découvrir ce Havre architectural ?

Si on part sur les traces d’Auguste Perret, je vous conseille l’église Saint Joseph, tout en béton et que l’on voit de partout. Elle est assez fascinante. Dès que la lumière traverse les vitraux, tout l’intérieur devient un kaléidoscope. Il y a l'Hôtel de Ville aussi.

Deuxième étape : on part découvrir les constructions de ses "fils spirituels", les architectes qu’il a inspirés : Oscar Niemeyer, avec son volcan, un volcan tout blanc dans lequel vous trouvez un théâtre et une bibliothèque. Et là ça tranche bien avec le coté rectangulaire de Perret. Il y a aussi Jean Nouvel avec sa piscine. : Les bains des docks. Une dizaine de bassins qui ont été inspirés évidemment des thermes romains.

En face : Les docks Vauban qui date du 19ème siècle, mais qui ont été réaménagés par Reichen et Robert en un grand centre de commerces tendance avec restaurants, cinéma, boutiques. Allez aussi jeter un œil à ce qui ressemble à un vaisseau, avec une figure de proue, le long du quai du Cameroun. C’est l’Ecole Nationale Supérieure maritime ou encore la Maison de l’Armateur qui, elle date de la fin du 18ème siècle, mais qui est déjà moderne à l’époque car elle n’a pas de fenêtre à l’arrière.

Et ce n’est qu’un puit de lumière qui éclaire l’intérieur. Comme quoi Le Havre était déjà bien avant-gardiste.

Des adresses pour réussir l’escapade ?

Si on veut rester dans l’esprit Appartement des années cinquante avec les meubles vintage, formica etc…, je vous conseille L’Hôtel Oscar. Un Hommage à Niemeyer. Ou sinon dans le style cosy au pied de l’Eglise Saint Joseph : l’hôtel Vent d’ouest.