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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Chaque jour, l’université américaine de Columbia, à New York, s’enfonce un peu plus dans un chaos antisémite.

Le conflit israélo-palestinien au coeur de Manhattan:  Columbia en est devenue l’épicentre. Manifestations et contre manifestations s’y succèdent. Cela s'est intensifié, depuis la semaine passée et l'arrestation de plus de 100 manifestants pro-palestiniens qui campaient sur le les pelouses. La police anti émeutes est intervenue, à la demande de la direction de l’université, après des incidents de plus en plus graves.

Un déferlement de haine.

On a vu et entendu ces derniers jours sur le campus d’une des plus prestigieuses universités américaines des choses qui font froid dans le dos. Des chants de soutien non à la Palestine, mais au Hamas. “ Hamas on t’aime, on soutient aussi tes roquettes”. De la joie pour les pogroms. Des cohortes d’étudiants appelant à bruler Tel Aviv jusqu’au sol. Des menaces, des intimidations envers les étudiants juifs. Un carnaval fou et destructeur dans lequel des individus pourtant éduqués abandonnent toute raison à un collectif haineux et délirant.

Toutes les universités américaines sont touchées.

 A New York, des scènes similiaires se déroulent, à l’Université de NY, et à Yale. On a pu y voir des manifestants faisant des chaînes humaines pour empêcher des étudiants identifiés comme juifs d’entrer dans les bâtiments. Là aussi, il y a eu des arrestations.

Les autorités universitaires réagissent ?

La présidente de l’Université de Columbia, Minouche Shafik joue son poste. Elle a annulé lundi tous les cours en présentiels, jusqu’à la fin des fêtes de la Pâques juive, pour « désamorcer la rancœur et de donner à tous une chance d’envisager les prochaines étapes ».. Elle a dénoncé, dans un communiqué “ des comportements d'intimidation et de harcèlement trop nombreux. Des propos antisémites inacceptables.

Prise en tenaille entre, d’une part, les manifestants pro palestiniens qui la somment de garantir leur liberté d’expression, une partie des professeurs qui leur donne raison et qui vivent mal les forces de police dans un lieu de savoir...

Et d'autre part, les étudiants juifs qui craignent pour leur sécurité, les autorités qui la somment de ramener l’ordre et les financeurs qui menacent de couper les vivres.

Les dérapages, la situation qui s’envenime. Cela semblent impossible à stopper.

C’est trop tard. Les universités américaines ont accepté, au fil du temps, les récriminations identitaires les plus folles. Elles ont plié devant ceux qui trouvaient les auteurs grecs sexistes, Shakespeare raciste, devant ceux qui ont déconstruit méthodiquement les  lumières, en mettant en avant leurs sentiments heurtés et en brandissant le racisme comme argument massue. Comme des grenouilles plongées dans une eau froide qui a progressivement chauffé, les autorités universitaires sont incapables de bouger. Elles sont tétanisées face à une marée irrépressible, où la violence a remplacé la réflexion, la menace le travail académique, le slogan haineux le travail posé de la recherche.