Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Ce week-end, c’était manif dans le Tarn. Une nouvelle fois contre l’Autoroute A69, qui devrait relier Castres et Toulouse.
Manifestation interdite par la préfecture, mais cela n’arrête pas les antitout qui s’y retrouvent, comme ils se retrouvent contre les stockages d’eau et le Lyon-Turin, ce sont les mêmes. La manifestation était appelée “roue libre”, et elle portait bien son nom, c’est parti dans tous les sens. Entendons-nous bien, on a tout à fait le droit d’être contre la construction de cette autoroute. Mais quand la coalition des Soulèvements de la Terre, de la Coordination rurale, d’extinction rébellion, du ban et de l’arrière ban de l’écologie politique et de l’extrême gauche défile contre l’A69, on parle de tout, sauf de l'A69
Vous en avez tiré une série d’images symboliques.
Première image : celle des “opérations semis” organisée par les manifestants. Après avoir piétiné les champs des agriculteurs riverains du chantier, les opposant ont entrepris de ... semer du blé sur les terres “ promises au bitume”. Quand je dis “semer du blé”, ça consiste à jeter des poignées de grains dans des herbes hautes. Au mois de juin, quand le blé se sème en octobre, ou en février. Visiblement, l'information n’est pas parvenue aux manifestants. Ca sert à quelque chose d’avoir les paysans de la Confédération paysanne sous la main. Ca se veut la défense de la paysannerie. C’est surtout le symbole de la déconnection totale des cycles végétaux et de la réalité agricole. L'Ecologie pour les très très nuls.
Autre image : un cortège, ses drapeaux, ses pancartes
Des panneaux antiautoroute... Ce n’est pas l’essentiel. Des drapeaux Palestiniens, au cas où quelqu’un aurait l’idée de prolonger l’autoroute jusqu’à Gaza. La manif en roue libre est une sorte de foire intersectionnelle où on peut revendiquer à peu près n’importe quoi... Comme dans ce “cortège rose “. Un cortège de “ meufs, intersexes, non binaires et trans dans une synergie de féminisme et de détermination”. Qu’est ce que ça vient faire dans la lutte contre un projet d’autoroute, mystère. Un indice qu’ une bonne partie des militants ne s'intéresse pas du tout à cette histoire d’autoroute, mais a surtout envie d’exister en étant contre quelque chose. Ils ont vu de la lumière, ils sont entrés.
Et une dernière photo, celle de la cueillette des gendarmes dans les coffres des voitures des manifestants.
Le préfet du Tarn a tenu un bilan des contrôles d'identité effectués. 1200 radicaux venus pour en découdre, dont 10 fichées S. Il a aussi dressé l’inventaire à la Prévert des saisies des gendarmes. 148 armes par destination. Planches à clous, haches, serpettes, frondes, couteaux, bouteilles de gaz, boules de pétanque, jerricans d’essence, Et une arbalète. Les manifestants ont beau affirmer, comme à chaque fois, que c’est là du matériel de gentils campeurs, les manifestations ont encore une fois dégénéré. Quatre blessés chez les forces de l'ordre, trois chez manifestants. Les manifs contre l’A69 ne sont pour la plupart pas des manifs contre une autoroute, pas des manifs pour l’écologie. Les organisateurs le savent, encouragent le parasitisme d’un anticapitalisme violent qui pourrit la sincérité de tous les combats qu’il accapare.
