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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Portrait de celui qui est devenu le héros de l'équipe de France en inscrivant les deux buts de la rencontre face à l'Allemagne.

La France a un nouveau super héros : Antoine Griezmann... Après avoir terrassé l'Allemagne 2 à 0, ce qui n'était pas arrivé en compétition depuis 58 ans? Tous les espoirs se portent sur lui, pour la finale de l'Euro contre le Portugal. Portrait du chouchou !

Inconnu du grand public il y a encore peu de temps, "Grizou" son surnom chez les Bleus, fait chavirer le cœur des Français et des Françaises, séduites par sa jolie frimousse et son sourire d'enfant malicieux. Plus une tête de fils idéal que de gendre. Avec ses six buts, il est de loin le joueur le plus décisif de l'Euro. Personne dans l'histoire du championnat d'Europe n'a fait mieux que lui, hormis Michel Platini en 1984, un illustre aîné que "Grizou" rêve d'imiter. Alors, on compte sur lui pour hisser dimanche l'équipe de France sur le toit de l'Europe !

Il gagne, il a une gueule d'ange, mais qu'est-ce qui explique selon vous cette "grizoumania" ?

Elle correspond à un besoin. Dans la grisaille ambiante de la France, sa violence latente, son pessimisme, Griezmann fait du bien au moral parce qu'il est un héros positif. Il incarne le miroir inversé de l'actualité récente. Il a la gagne joyeuse et aime avant tout le collectif, le groupe. Il dit plus "nous", que "je".

C'est un garçon humble, toujours de bonne humeur et qui aime rigoler avec ses potes. Il a le sens de l'auto-dérision. Il est l'anti-football bling-bling. Aujourd'hui, tous les grands clubs du monde lui proposent des ponts d'or, mais lui, sans hésiter, a choisi de re-signer avec son club, l'Atletico Madrid, l'un des meilleurs d'Espagne, mais pas le plus grand. Il s'y sent bien et veut y rester. C'est le gars sans histoires, qui est devenu le joueur tricolore le plus apprécié sur les réseaux sociaux où il compte près de huit millions de suiveurs. Il entretient même sa popularité avec des messages humoristiques...

Diriez-vous que cette bonne humeur de "Grizou" est contagieuse ?

Il faut rendre à César, ce qui est à César et donc, à Didier Deschamps d'avoir su créer un climat inédit chez les Bleus. Cette équipe nous donne du plaisir, parce qu'elle même en prend sur le terrain ! Et ce qu'il y a de merveilleux, c'est que l'on sent entre eux, une entente, une solidarité, je dirais même une fraternité qui porte à l'euphorie. Ils chantent la Marseillaise. Il est aussi plaisant de voir Paul Pogba s'enrouler dans le drapeau tricolore. Ils se congratulent, s'embrassent et blaguent. Bref, ils effacent les mauvais souvenirs de ces grincheux professionnels. On n'a pas oublié l'image de ces joueurs, enfermés dans leur bus qui refusaient d'en sortir pour aller jouer en Afrique du sud.

Cette équipe est aussi celle qui fait oublier la malheureuse affaire Benzema. En 98, on se gargarisait avec la mythologie Black-Blanc-Beur, aujourd'hui, les Bleus sont multi-culturels. Mais qu'importe l'origine des joueurs : africaine, réunionnaise, marocaine. Grizou est d'ailleurs né à Mâcon, de père Alsacien, mais de grands parents maternels Portugais. On n'y pense pas parce que c'est le melting-pot de la gagne ! Un autre état d'esprit qui fait du bien.

Un pronostic pour dimanche ?

Mes souhaits vous les imaginez, mais l'on sent bien que pour Grizou ce sera un match particulier. Le Portugal est le pays de ses aïeux. Son grand-père, arrivé en France en 1957 était un footballeur professionnel au Portugal. Le cœur d'une partie de la famille de la star des Bleus, penche de ce côté-là, forcément. Alors vous imaginez l'ampleur de la charge émotionnelle de Grizou dimanche soir !