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La mort de George Floyd qui continue d’avoir des conséquences sur les médias du monde entier avec notamment le retrait du film "Autant en emporte le vent" de la plateforme HBO. L'émission "Big Brother" pourrait faire son grand retour en Europe tandis qu'Alexia Laroche-Joubert travaille actuellement sur un nouveau concept de téléréalité basée sur son expérience durant le confinement. Le gouvernement souhaite préserver les mineurs de l'accès au porno sur Internet, il réfléchit actuellement à la façon de procéder pour vérifier l'âge de la personne souhaitant visionner un film pour adultes.

On commence ce journal des médias avec la mort de George Floyd qui continue d’avoir des conséquences sur les médias du monde entier. Un chef d’œuvre du cinéma pourrait ne plus passer à la télé.

C’est une histoire d’amour dans une plantation de coton du sud des États-Unis. Nous sommes au temps de la ségrégation raciale. C’est l’une des scènes cultes de "Autant en emporte le vent". Sauf que vous ne pouvez désormais plus voir "Autant en emporte le vent" sur la plateforme d’HBO, la plus grande chaîne du câble aux États-Unis. Le long-métrage a tout simplement été retiré. Les noirs sont présentés comme "des enfants et des benêts". 

HBO est tout de même en train de réfléchir à comment remettre ce chef d’œuvre en ligne. La chaîne va mettre un message d’avertissement avant le long-métrage. Avec ce rappel : "le film a été tourné en 1939, avec les mœurs de l’époque". Ne pas censurer, mais expliquer, nous dit-on chez HBO. Surtout que "Autant en emporte le vent" n’est pas n’importe quel film. Le livre éponyme qui l’a précédé a reçu le prix Pulitzer. Et selon un classement de l’American Film Institute, le long-métrage de quatre heures qui a remporté huit oscars, est le quatrième film préféré des Américains.

Un retrait qui fait beaucoup parler en France ?

Depuis quelques heures, les tribunes de philosophes, essayistes ou commentateurs essaiment dans la presse française. Dans le Figaro ou dans le Point. Yann Moix va jusqu’à dénoncer "un hygiénisme historique", ce sont ses mots.

Même la LICRA, la ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, n’est pas d’accord avec la décision de HBO et parle même de censure. Son tweet est l’un des plus commentés et repris ce mercredi : "Ceux qui veulent censurer autant en emporte le vent exigeront-ils aussi qu’on retire à l’éblouissante Hattie MacDaniel son oscar, le premier attribué à une actrice afro-américaine, pour son rôle dans ce film magistral ?" 

Un film retiré, temporairement en tout cas, et des séries aussi subissent le même sort. 

La BBC au Royaume-Uni ouvre le bal avec "Little Britain", l’une des séries les plus populaires outre-Manche. Elle est diffusée au début des années 2000, multidiffusée depuis, et fait maintenant un carton sur Netflix. Les personnages ? Ce sont des Anglais caricaturaux, grossiers mais hilarants. Problème ? Beaucoup de passages mettent en scène des black face, vous savez ces Blancs qui se griment en Noirs pour s’en moquer. En quelques heures, la BBC et Netflix ont supprimé tous les épisodes.

Aux États-Unis, plusieurs séries sont elles aussi en train d’être déprogrammées du câble, comme "Cops". On les accuse de faire des policiers blancs des héros, alors que les noirs y sont toujours des délinquants.

Même les plateformes musicales sont priées de faire attention.

Les labels sont en train de bannir de leurs playlists la catégorie "urban music", musique urbaine. Raisons invoquées : le mot "Urban", surtout en anglais, fait trop référence aux "guettos noirs", aux "cités", aux métropoles "violentes". 

C’est le nouveau son de Drake, "Toosie Slide". Sorti il y a un mois et demi, c’était jusqu’à ce mercredi l’un des titres les plus écoutés de la rubrique "urban" justement. Il est produit par Universal Music. La branche américaine d’Universal a été l’une des premières à dire stop, tout comme Warner Music. Bref, les plus grandes maisons de musiques du monde. Les plateformes, comme Spotify ou Deezer, sont priées de suivre au plus vite. Les artistes américains noirs eux-mêmes montent au créneau pour dire ça suffit. Ils veulent désormais être classés soit dans les catégories hiphop, soit rnb, soit rap.

On termine ce focus avec Twitter qui a voulu s’associer à sa façon à ce mouvement.

Le 19 juin aux États-Unis, on célèbre l’abolition de l’esclavage. On appelle ça outre-Atlantique le jour de l’émancipation de l’esclavage. C’est une journée de mémoire et de commémorations mais travaillée. Twitter vient d’annoncer que désormais, ce serait un jour férié pour tous ses salariés à travers le monde.

Le retour d’une émission mythique.

"Big Brother" qui en France s’appelait "Loft Story" revient sur la  chaine néerlandaise RTL Dutch, 14 ans après en avoir en disparu. Personne ne s’attendait à ce retour à la maison, pourrait-on-dire. C’est en Hollande, en septembre 1999, que "Big Brother" voit le jour. À l’époque, on parle de "télé poubelle" pour cette toute première télé-réalité d’enfermement.

Les temps ont depuis bien changé.  Endemol l’annonce : Big Brother pourrait faire son grand come-back un peu partout en Europe. Ces derniers mois, huit pays l’ont déjà ressuscité dont le Portugal ou l’Allemagne. Il a même trois pays où Big Brother ne s’est jamais arrêté comme chez nos voisins italiens et espagnols, et chez les Américains.

Et en France alors ?

Depuis Loft Story, il y a eu "Nice People" ou "Secret Story" mais aucune version n’a fait aussi bien que celle avec Loana, Jean-Édouard et la piscine. Pour l’instant, Endemol n’a pas prévu de ressortir le Loft de ses cartons. Mais Alexia Laroche-Joubert, qui était votre invitée la semaine dernière Philippe, planche plutôt sur un autre type de télé-réalité inspirée de sa vie en confinement.

On peut vous révéler en avant-première le nom de cette émission : "40 jours plus tard" et vous révéler que le groupe TF1 est très intéressé. Alexia Laroche-Joubert a bien voulu nous en dire un peu plus sur le concept.

Alexia-Laroche Joubert a même avoué qu’elle pouvait trouver très sexy de voir sur Skype ou FaceTime, la cuisine en arrière-plan d’un prétendant. "Ça en dit beaucoup sur l’autre", nous a-t-elle dit.

De l’amour toujours, mais différemment. On apprend ce matin que pour regarder du porno, il faudrait bientôt prouver son âge.

Emmanuel Macron en parlait déjà pendant sa campagne présidentielle il y a trois ans ! Cela fait des mois que le gouvernement planche dessus. Les Sénateurs viennent de dire OK. Jusqu’à présent, pour regarder un film classé X sur Internet, vous n’avez qu’à répondre à une seule question : avez-vous plus de 18 ans ? oui ou non ! Vous n’avez plus qu’à cliquer, sans aucun contrôle sur votre âge réel. Bref, n’importe qui peut mentir. Le gouvernement veut y remédier. Parce qu’il y a un chiffre que l’on ne veut plus voir au plus haut sommet de l’État. En France, c’est à 14 ans et cinq mois en moyenne que l’on regarde la première fois un film pour adultes.

Ça va beaucoup plus loin.

On pourrait avoir besoin désormais de sa carte vitale pour regarder du X. Le gouvernement, au début, pensait utiliser la solution de la carte bancaire. Pour regarder des films pornographiques, il aurait suffi de s’identifier avec sa carte bleue, à votre banque en quelque sorte de confirmer aux sites que vous êtes majeur. Trop risqué finalement de fournir de tels données à des sites bien souvent à l’étranger et incontrôlable. L’une des solutions serait de passer par France Connect. 

France Connect, vous l'utilisez surement de plus en plus sans forcément le savoir. C’est un identifiant et un mot de passe unique qui vous permet de faire tout un démarche sur Internet. Cet identifiant, ça peut-être votre numéro de sécurité sociale qui figure sur votre carte vitale ou même votre identifiant fiscal. Utiliser le même login et mot de passe pour payer ses impôts que pour regarder des films pour adultes, il fallait y penser.