Le fait média du jour, Jérôme Ivanitchtenko 27.10.2015 1280x640 3:51
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Deux ans après avoir apporté son soutien au Front national, Jean Roucas annonce qu'il a fait une "erreur déontologique" qui ne lui a apporté que des ennuis. L'animateur du Bébête Show a décidé d'arrêter la politique.

Le fait média du jour, c’est Jean Roucas qui fait machine arrière et qui ne veut plus s’afficher aux côtés de Marine Le Pen. L’humoriste coupe les ponts avec le Front National dont il était un soutien.

L’humoriste le dit haut et fort ce matin et promet qu’on ne l’y reprendra plus.

Ter-mi-né ! "La politique, c’est fini". Ce matin, dans les colonnes du Parisien-Aujourd’hui en France, l’ancien animateur du Bébête Show prend la parole et rompt ses liens avec le Front National, qu’il soutenait publiquement depuis 2 ans.

Il tire un bilan très amer de cette expérience et d’un engagement qui ne lui a causé que des ennuis.

"J’ai subi de nombreux boycotts et j’ai payé tout cela très cher" dit-il.

Trop cher, visiblement…

Une discrimination professionnelle de la part de certains confrères. Au moment de son ralliement au côté de Marine Le Pen, Guy Bedos l’avait traité de "traître" et de "has been". Les producteurs et les acteurs de sa pièce s’étaient désolidarisés de lui et son spectacle avait alors été annulé.

Ce matin, son choix de retirer définitivement son soutien à Marine Le Pen, c’est une convocation par la police qui en est à l’origine. La semaine dernière, Jean Roucas s’est retrouvé à la Brigade de répression de la délinquance.

La raison : un message posté dernièrement sur Twitter, où il assure que "les enfants de migrants ont plus leur place dans des camps que dans des écoles".

Le problème, c’est que l’humoriste assure que ces propos n’ont rien à voir avec ce qu’il pense mais surtout qu’il n’est plus inscrit sur le réseau social et qu’on a donc publié ce message à son insu, sur un compte qui ne lui appartient pas.

C’est un peu la goutte d’eau qui a fait débordé le vase pour Jean Roucas et sa conclusion est sans appel : "Quand on est humoriste, on ne doit pas afficher ses convictions politiques". Et il fait cette promesse : "J’ai fait une erreur déontologique, mais on ne m’y reprendra plus".

C’est la fin d’une "liaison" qui aura duré deux ans.

En septembre 2013, Jean Roucas assistait à l’université d’été du Front National. A l’époque, ce ralliement d’une personnalité du show-biz au côté de Marine Le Pen avait un peu surpris. Ça avait suscité quelques moqueries aussi. Certains y voyaient un bon moyen pour Jean Roucas de faire parler de lui.

C’est Gilbert Collard qui avait organisé l’arrivée de l’humoriste parmi les soutiens du Rassemblement Bleu Marine.

A l’époque, Jean Roucas justifiait son engagement.

Un engagement qu’il avait renouvelé à plusieurs reprises. En mars dernier, il enfonçait le clou avec un message très polémique posté sur Twitter où il comparait le gouvernement de Manuel Valls à l’Allemagne nazie. Un message qu’il terminait par ses mots "Heil Hollande !".

Un message qui avait suscité une grande polémique et qui avait eu une conséquence professionnelle désastreuse pour Jean Roucas là encore, puisque le Théâtre des 2 Ânes avait annulé sa collaboration avec lui.

S’engager en politique quand on est humoriste, c’est un peu les liaisons dangereuses.

C’est un mariage qui passe assez mal. On n’attend pas les humoristes dans ce registre. Lorsqu’ils parlent de politique, on les attend plutôt sur le ton de la moquerie mais pas sur le fond.

Un constat que faisait également Jean-Marie Bigard, qui avait soutenu Nicolas Sarkozy en 2007. La semaine dernière, Jean-Marc, vous le receviez sur le plateau de Face à France.

Aujourd’hui, pour Jean Roucas comme pour Jean-Marie Bigard, c’est le temps des regrets. La politique, ça ne les fait plus rire du tout !