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Le projet européen est mis à mal, mais c'est le seul rempart à de nouvelles guerres comme celle qui a provoqué le désastre de Verdun.

A la Une des journaux ce matin, c'est un peu la gueule de bois après un weekend agité. D'abord plane le risque de divorce entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne. Les Echos : "l'accord qui piège l'Europe", L'Opinion : brexit : le référendum de tous les dangers"

Remous aussi causés par la victoire annoncée de Donald Trump aux primaires républicaines aux Etats Unis. Libération : "Trump : le gros bête qui monte". S'en suit une série d'adjectifs peu flatteurs mais qui riment : populiste, raciste, machiste, complotiste... N'en jetez plus !

Au sujet des négociations qui commencent ce matin sur la réforme des allocations chômage... c'est pas plus réjouissant 20 minutes s'interroge "Les chômeurs déchus?" et l'Humanité évidemment dénonce "Valls et le Medef font la guerre aux chômeurs, pas au chômage."

Dépression pour les partisans de l'Europe, l'accord avec la Grande-Bretagne est tout simplement "une opération suicidaire des Européens" selon la presse britannique citée par l'Opinion, ils viennent de renoncer avec désinvolture à l'unité et à la cohésion de leur projet... Et maintenant ? "La léthargie menace"... affiche le quotidien en Une avec cette Europe à deux vitesse : le Royaume-Uni seul de son côté et les autres qui vont pouvoir avancer... mais "avancer vers quoi" demande Olivier Auguste, "quel est le projet ?" Comment redonner envie d'Europe aux européens, pour qui l'Union ne signifie désormais plus paix, liberté et prospérité, mais contraintes et bureaucratie.

Alors il faut avoir la foi ce matin pour afficher une attitude optimiste. Guy Verhostadt, ancien premier ministre, député Européen convaincu se lance, dans l'Opinion : "c'est vrai,  le projet européen est en lambeaux aux yeux des concitoyens."Pourtant il existe des arguments concrets qui montrent que l'Europe a son utilité, notamment pour les régions pauvres. En France par exemple il y a 16 milliards d'euros sur la table pour lutter contre les zones blanches de la Gironde ou de la Nièvre, soutenir le musée Louvre Lens dans le Pas-de-Calais ou aider les jeunes en décrochage scolaire en Midi-Pyrénées...

Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction de Libération, est aussi un avocat de l'Europe ce matin. Il faut lire son édito qui donne une perspective historique à cette crise européenne. Il part de Verdun, la pire bataille de 14-18 dont on commémore le centenaire ces jours c : 300 jours de combat pour 300 000 morts. Pour Joffrin, ce carnage est "le paroxysme infernal des nationalismes surgis au 19ème siècle." 
Une folie des États nation qui ont produit le militarisme, la volonté de conquérir, la domination. A cette époque, écrit-il "les leaders européens ont conduit comme des somnambules le continent à l'abime, ruinant des nations entières, tuant des millions d'hommes et de femmes." 

Quel est le rempart, depuis, à de nouveaux carnages? L'Union européenne. Elle peut nous protéger de nouveaux massacres à condition, dit Laurent Joffrin, "de ne pas laisser dépérir l'idéal européen sous prétexte de difficultés transitoires comme les migrations ou la crise de l'euro."

Autre crise, celle du système des allocations chômage

Des négociations à hauts risques démarrent ce matin entre les partenaires sociaux, avec cette question centrale : faut il rétablir la dégressivité des allocations chômage ?

On remercie ce matin La Croix et 20 minutes pour leur travail de pédagogie. D'abord à la question est ce que les allocations chômages incitent à l'oisiveté ?

La réponse est non, selon 20 minutes... Les Français bénéficient de 24 mois de chômage, et loin d'être les seuls en Europe ils n'en profitent même pas jusqu'au bout puisque la durée moyenne d'indemnisation en France est de 11 mois.

Deuxième question : est ce que la dégressivité peut inciter les chômeurs à retrouver plus vite un emploi. La réponse est aussi non. C'est même le contraire en période de crise, selon l'économiste Philippe Weachter cité par 20 minutes : "ça incite les chômeurs les plus qualifiés à prendre des emplois moins qualifiés". Résultat : les plus précaires restent au chômage plus longtemps.

Un bon conjoint peut booster votre carrière

C'est un petit article délicieux que j'ai trouvé dans les Echos : deux études américaines très sérieuses qui nous apprennent que plus votre conjoint est consciencieux et plus votre salaire est élevé. Alors évidemment, vous allez me demander, qu'est ce que ça veut dire consciencieux ?  Un test existe pour évaluer cette qualité, il mesure la constance, l'assiduité et la confiance qui règnent dans le couple. On le comprend, c'est assez simple, plus il y a de la sérénité à la maison, et meilleur on est dans son travail. Cette équivalence marche aussi pour les promotions, mieux ça va avec son amoureux ou son amoureuse, racontent Les Echos, et plus on grimpe dans la hiérarchie.

Alors ce qui est très intéressant, c'est de voir aussi qu'une belle réussite professionnelle peut faire vaciller un couple, lorsque l'un des deux époux est propulsé au sommet, que son job lui fait vivre des émotions fortes, que son pouvoir de séduction monte en flèche, il arrive que ça tangue à la maison.

L'art de la répartie

Dans le Parisien ce matin on apprend que cet immense talent se travaille. Il n'est pas de l'ordre de "on en a, ou on en a pas" mais on peut en acquérir, selon les deux spécialistes cités par le quotidien. Il parait qu'il faut d'abord s'entrainer à l'écrit, sur Facebook par exemple en testant certains bons mots et la réaction de ses amis.

Tant qu'on est pas au point, il y a les réparties toutes faites qu'on peut utiliser comme une béquille pour riposter par exemple à une remarque désobligeante. On peut dire assez platement : "je ne peux pas te laisser dire ça"... ou mieux "on est pas obligé de te croire".

Sachez Thomas que l'expression "tac au tac" s'inspire du monde de l'escrime, où le tac est l'onomatopée désignant le bruit des fers qui s'entrechoquent.

Alors de la répartie, il va en falloir au footballeur Serge Aurier qui passe aujourd'hui son grand oral devant les dirigeants du PSG, au sujet de ses insultes contre son entraîneur Laurent Blanc.

A lire le Parisien ce matin, on comprend qu'il manie beaucoup mieux l'art de la gaffe que celui de la répartie.