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Apparaissant visage fermé sur toutes les photos, Leonardo DiCaprio semble s'être préparé comme un moine guerrier pour "The Revenant". Assez pour l'Oscar ?

A la Une des journaux ce matin, pas de dispersion, c'est thème et variations sur Leonardo DiCaprio. Libération : "DiCaprio, l'oscar à tout prix", Le Monde : "DiCaprio, vengeur crépusculaire", Le parisien : "Immense DiCaprio", Le Figaro : "le combat épique de Léonardo DiCaprio" Sur chaque Une, une photo terrifiante du visage de l'acteur, barbu et congelé.
Alors il n'y a plus que le Canard Enchaîné pour s'amuser ce matin de la réforme du code du travail avec ce titre "Le gouvernement qui décode à plein tube !" et l'Express, fidèle aux classiques, qui affiche en Une l'énième épisode de la guerre chez les Républicains "bygmalion : comment Copé veut tuer Sarkozy"

DiCaprio

S'il y a deux choses à retenir ce matin c'est que le tournage de "The Revenant" (Iñarritu) a été un cauchemar et que DiCaprio ne peut pas échapper à l'Oscar.

Sur les conditions de tournage : "il faisait si froid, parfois jusqu'à moins 40, que les caméras gelaient" dixit l'acteur dans le Parisien
Donc Di Caprio ne pourrait pas échapper cette année à l'Oscar du meilleur acteur et il n'y a que Libération ce matin, pour trouver que justement ça se voit trop. Je cite ! "il lutte, il souffre, il court, il nage, il grogne... meurt presque... ressuscite... rampe à travers les hautes plaines enneigées vers un oscar dont rien ne promet qu'il ne lui échappera pas encore une fois..." Dans le Parisien, DiCaprio ose cette phrase : "on a travaillé dur pour ce film. Plongés dans la nature, nous n'avions pas le temps de penser aux récompenses à venir..." Rendez-vous pris dimanche pour la cérémonie des Oscars !
On quitte le cinéma pour revenir à la réalité moins glamour des migrants

La Croix zoome ce matin sur les femmes de Calais alors que le Monde s'intéresse au sort des jeunes migrants à la dérive dans les rues de Stockholm en Suède. Ils sont plusieurs centaines et disent venir du Maroc ou de la Libye, mais personne ne connait vraiment leur identité. Ils ont donc peu de chance d'obtenir une demande d'asile et comme ils refusent de vivre dans les foyers, et bien ils sont à la rue. A la fois victimes et délinquants rapporte le Monde, drogués et trafiquants de drogue. C'est devenu un tel problème que le ministre de l'intérieur suédois vient de demander une mesure spectaculaire : placer tous ces enfants dans des foyers fermés, même ceux qui n'ont pas été condamnés par la justice.

Alors en France, on en est loin, mais dans le Parisien aussi ce matin il est question des adolescents laissés seuls dans la jungle de Calais. Au-delà des coups, de la faim et du froid, dont ces jeunes ados souffrent tout au long de leur périple, le plus émouvant dans cet article, c'est Liz, une bénévole anglaise qui s'occupe d'eux... comme elle peut. Une sorte de mère de substitution qui les nourrit, les enlace parfois quand ils ont besoin d'un câlin mais qui ne peut rien le soir venu quand ils décident de tenter leur chance vers l'Angleterre. "Tout ce que je peux faire, dit-elle, c'est leur préparer un sac avec de la nourriture et des chaussette propres, comme lorsque mes propres filles partaient faire du camping..."
Retour maintenant sur cette incroyable vidéo d'un prisonnier de Béziers qui s'est filmé avec son portable en prison...
Le Figaro revient ce matin sur le problème insoluble des portables dans le milieu carcéral. Nous en parlions ici même hier avec le ministre de la justice. Sur le papier, c'est interdit, car il favorise le racket, les trafics, la corruption... dedans comme dehors. Mais on le sait, il en circule pourtant aujourd'hui autour de 50 000. Alors pourquoi c'est insoluble ? Selon le Figaro il n'y a pas de parade.
La chancellerie a promis il y a un an des brouilleurs partout. Alors il y a bien eu quelques expérimentations, avec des modèles très précis qui visent certaines zones seulement pour ne pas empêcher les surveillants d'utiliser leurs propres moyens de communication. Mais, patatras note le Figaro, dans le même temps la contrôleur des lieux de privations, Adeline Azan, demande haut et fort le contraire : l'autorisation des portables au nom du confort des détenus. Le club Med diront certains...
Donc qu'est ce qui reste comme solution ? Le Figaro en voit deux : soit on continue à essayer de brouiller les portables soit on les écoute, car c'est maintenant juridiquement possible. Sauf qui pourrait faire les grandes oreilles alors qu'il y a un tel problème d'effectifs ? Le débat reste ouvert.
La zizanie dans nos assiettes...
Entre les barres chocolatées et les abattoirs bio, l'industrie alimentaire inspire les éditorialistes ce matin. Pour Philippe Marcacci dans l'Est républicain... "Ces révélations à répétitions ne sont pas une coïncidence...  il existe toujours, écrit il, des poissons pour glisser leur poison entre les mailles du filet..." Même tonalité pour Raymond Couraud dans l'Alsace. "Les assiettes sont trompeuses, les barres de chocolat inquiétantes et certains abattoirs se transforment en succursales de film d'épouvante... Tout cela dissimule une débandade alimentaire généralisée."
Et justement, Libération ce matin revient longuement sur les pesticides dans l'alimentation. Vous savez, la polémique a rebondi récemment avec le documentaire télé Cash Investigation. Alors ce qui est intéressant dans ce dossier c'est la rubrique desintox de Libé, leur vrai faux de l'info à eux, qui revient sur ce chiffre qui nous a tous frappé et qui a beaucoup tourné : selon l'émission 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides... Après comme à leur habitude, les journalistes de Libé, ont enquêté, épluché toutes les enquêtes.. et il apparait que finalement, c'est à peu près la moitié seulement des aliments qui sont touchés, et encore, c'est seulement dans 2% des cas, que les limites autorisées sont dépassées... Alors cette télé façon coup de poing, comme dit Libé, a eu au moins le mérite de frapper les esprits, et c'est peut-être grâce à cette outrance que les politiques vont enfin prendre des mesures plus contraignantes.
Question capitale : pourquoi les top models ne sourient jamais ?

C'est une question que je me pose tous les jours. Une thèse très sérieuse venue d'Amsterdam et reprise par le Monde nous apporte trois réponses. D'abord il apparait que sourire est démodé, "un sourire c'est comme un pull bleu turquoise en mohair, rapporte le Monde, un signe de ringardise."
Le sourire est aussi vulgaire... L'auteur de la thèse a constaté que plus le magazine était populaire et plus les visages s'illuminaient, et à l'inverse, plus il était chic et distingué, et plus les filles avaient l'air en colère. Et puis enfin, avoir l'air grognon est un signe de professionnalisme. Dans tous les magazines étudiés, 85 % des personnes ordinaires sourient, contre 33 % des mannequins seulement ...

Alors c'est sur que DiCaprio est très professionnel et qu'il mérite son Oscar... parce que ce matin, je peux vous dire qu'il ne sourit sur aucune photo !

Cette chronique a été réalisé par Eve Roger