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La presse quotidienne revient de nouveau ce vendredi sur la polémique autour du burkini en donnant la parole à des femmes musulmanes.

Ce matin en Une de vos journaux, on sort des débats franco-français :
Le Figaro : en difficulté, Trump tente de recentrer sa campagne.
L’Humanité : une présidentielle qui vire au cauchemar américain.
Le Monde : Syrie : l’offensive de l’armée turque marque un tournant dans la guerre.

Ça, c’est pour la réalité et pour la réalité augmentée :
Libération : le monde selon Pikachu.

Burkini

"Jamais quelques centimètres carrés de textile n’auront été aussi encombrants" s’exclame Denis Daumin dans La Nouvelle République. Dominique Jung, dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, rappelle les pressions subies en Algérie, en Tunisie ou en Égypte, depuis les années 90, par des femmes qui finissaient par porter le voile pour cesser d’être harcelées. "Ce mécanisme d’encerclement est en train de s’exercer sur les musulmanes installées avec nous au nord de la Méditerranée". Alors Marianne a choisi de donner la parole à des musulmanes que l’on n’entend jamais, parce que justement, elles ne s’affichent pas comme musulmanes. Djamila Ben Habib, essayiste qui nous dit : "soit c’est le projet islamiste qui l’emporte, soit ce sont les femmes". Majida Khattari, plasticienne, qui déplore : "J’ai l’impression d’être plus libre au Maroc. La France a pris le parti de l’autre et la République a perdu confiance en elle-même". Safia Otokoré, somalienne et ex-coordinatrice de l’Agence Française de Développement : "Tu ne peux pas avoir quitté une pression étouffante, fui un territoire où l’on coud le sexe des filles par pudeur, où l’on ne t’offre une place que si tu es cachée par ton voile, ton silence, ta soumission, et voir que ces asservisseurs te rattrapent là où tu te sentais à l’abri. C’est insupportable".

Débat au sein du gouvernement

Ce qui intéresse les journaux, c’est surtout le désaccord entre Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls. Dans le Figaro, ils sont en photo, chacun regardant dans un sens opposé. Et Le Parisien, nous révèle la cause de cette prise d’indépendance. Elle aussi songerait à la primaire. "Pas question pour la ministre de l’éducation de laisser le champ libre à Montebourg et Valls avec les relations se sont dégradées", nous dit Nathalie Schuck. "Najat, c’est la petite souris que personne ne voit venir, dit un ami du président, elle est jeune, elle est Beur et elle a de bons sondages. Et ce n’est pas pour rien, ajoute-t-il, que François Hollande la surnomme Pimprenelle, celle qui endort les profs".

Et François Hollande dans tout ça ?

Pendant ce temps, le président parle aux journalistes. C’est même tout ce qu’il semble avoir fait pendant son mandat. Les Échos nous annoncent donc un 3ème livre de confidences. Et Le Monde continue à publier les documents secrets recueillis par Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Sauf que l’un d’entre eux fait désordre. Le Parisien nous raconte les remous que provoque la publication dans Le Monde daté de jeudi 25 d’un document confidentiel défense, le plan de vol prévu pour les frappes contre Bachar Al Assad en 2013. Confié par le Président ou pas ? Mais le texte à lire, c’est la chronique de Jean-Pierre Robin dans Le Figaro : pourquoi François Hollande nous bombarde constamment de chiffres. Une analyse sur ces objectifs chiffrés qui impliquent qu’on est prêt à tout pour les atteindre, sur ce fétichisme qui revient à confondre la carte et le territoire. "Ceux qui s’appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des grandes", conclut le chroniqueur en citant La Rochefoucault.

Big data

Philosophie Magazine se demande en Une : A quel point sommes-nous prévisibles ? Avec une photo d’un charmant bébé et ces chiffres : 85 ans, son espérance de vie. 11 ans, elle aura son premier portable. 50%, les chances de voir ses parents se séparer. 0,000125%, les chances qu’elle avait de faire la couverture de Philosophie Magazine. Une réflexion passionnante sur le rôle des algorithmes, sur l’usage qui peut être fait de ces données que nous laissons partout. Mais sur le site Rue 89 un article nous donne la solution : pour passer inaperçu, il faut faire du bruit. Un logiciel permet lors de n’importe quelle recherche sur Google d’abreuver le serveur d’autres recherches générées automatiquement. Un classique : dans Spartacus de Stanley Kubrick, quand les Romains cherchent Spartacus au milieu d’un groupe d’esclaves prisonniers, tous se lèvent en disant "je suis Spartacus". Ou plus récemment, des trublions ont débarqué dans un supermarché tous habillés comme les vendeurs du magasin. Bazar assuré.

 

Nous venons d’avoir la réponse à une question que je nous nous posons tous les étés. Pourquoi les tournesols que nous croisons ne sont jamais tournés vers le soleil ? C’est Le Figaro qui donne la réponse. Parce que les tournesols en fleur se figent vers l’Est. En revanche, quand ils sont en bouton, ils tournent bien avec le soleil et des scientifiques ont découvert comment ils font. Une histoire de gênes de croissance qui s’exprime d’un côté ou de l’autre de la tige suivant les heures de la journée. Mais une fois qu’ils sont  en fleur, ils stoppent leur croissance et se tournent vers l’Est pour chauffer les graines. Et puis, c’est beau, un champ de tournesols, toutes ces têtes tournées dans le même sens. En ce moment, ça doit faire rêver Manuel Valls.