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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bonjour David Abiker, pour votre revue de presse de ce mardi 5 février 2019, vous nous dites que la chasse aux niches fiscales est ouverte ?

Bonjour Nikos, bonjour à tous ! Oui, à la Une ce matin la banlieue visitée hier par le Président et la classe favorisée, celle qui paie beaucoup d’impôts sur le revenu et qui s’estime un peu seule à porter le fardeau fiscal. Elle fait la Une du Figaro et des Echos, pourquoi ? Parce que le gouvernement au lieu de rétablir l’intégralité de l’ISF pourrait bien supprimer les niches fiscales dont bénéficient les catégories aisées.

Ceci pour donner des gages aux "gilets jaunes". "Darmanin cible les déductions des ménages" titre le Figaro, "Réforme des niches fiscales, l’exécutif en terrain miné "c’est la Une des Echos. Mais la plus caustique c’est l’Opinion qui dénonce "Le concours Lépine de la chasse aux riches".

Tandis que Gérald Darmanin s’occupe des classes aisées, le Président s’occupait hier de la banlieue en se rendant à Courcouronnes. Et il y a dans le Parisien-Aujourd’hui en France un papier qui détaille avec gourmandise les moyens déployés par l’Elysée pour rétablir le contact avec la banlieue.

Banlieue : rejouer le dialogue

Toute la panoplie. La visite improvisée au bas de l’immeuble pour la proximité le tout immortalisé dans une petite vidéo postée hier soir par les services de l’Elysée. Le président discute avec une dame à sa fenêtre on dirait du Sarkozy sur la dalle d’Argentueil, excellent pour la proximité. Le Parisien-Aujourd’hui en France décrit ensuite la visite surprise aux jeunes en atelier de recherche de stage pour la spontanéité et les selfies. Sans oublier la jeune Yahya qui cite le président presque dans le texte "J’ai beau descendre le trottoir (traverser la rue), je ne trouve pas de stage" et Macron promet d’aider.

Et bien sûr, pour l’écoute et la disponibilité, la séance de questions réponses avec les élus et les responsables associatifs dans la lignée des grands débats en région. En fait, ce déplacement en banlieue, c’est l’arbre qui cache la forêt d’un rendez-vous manqué du Président avec les quartiers.

Le Borloo de la discorde

Alors que Libération parle de Borloo de la discorde, Le Figaro remonte le temps et nous ramène au 22 mai 2018, il y a 8 mois. Ce jour-là Emmanuel macron va humilier publiquement Jean-Louis Borloo et enterrer le rapport ambitieux que lui rend l’ancien ministre de la ville pour réconcilier les Français avec leurs quartiers. C’est pire qu’une douche froide pour l’ancien maire de Valenciennes, c’est une humiliation publique que les élus ont rappelé hier à Macron lors du débat à Courcouronnes.

Le Figaro explique que Macron la veille encore lui faisait les yeux doux, la danse du boa, tout ça pour passer le plan à la trappe. En macronie on ne saisit pas. Et ce rendez-vous manqué va laisser des traces. Borloo aura ces propos amers pour manifester son dépit : "On est en train de remplacer le vieux monde des solidarités par le jeune monde des abandons, l’abandon de ceux qui ont besoins des solidarités". Et Borloo aura une autre formule visionnaire "attention à ce que dans notre pays on ne se retrouve pas dans la situation désagréable où l’on sépare le gratin des nouilles".

Et le Figaro analyse. C’est à partir du 22 mai et non pas au moment de l’affaire Benalla que les Français ont changé de regard sur le Président de la République. 8 mois plus tard que se passe-t-il ? Le Président a besoin de Borloo, il faut rétablir le contact exige-t-il : "Allez me chercher Borloo rapporte le Figaro, on a fait une connerie " L’intéressé lui, se tient à distance.

Manu, tu descends ?

Cette vidéo postée hier par l’Elysée montre Emmanuel macron en train de discuter avec une dame qui l’interpelle de sa fenêtre, m’évoque quelque chose. Dans le Parisien-Aujourd’hui en France le psychanalyste Serge Hefez explique "qu’Emmanuel Macron doit redescendre de son Olympe". Ça m’a rappelé un sketch fameux des inconnus qui se passe en banlieue avec un certain Manu.