Eric Beynel (Solidaires) : "Je ne pense pas que les violences menacent le mouvement"

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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Sur Europe 1, Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires, a dénoncé l'attitude des forces de l'ordre en marge des nombreuses manifestations contre la loi Travail, jeudi.

Pour la quatrième journée de mobilisation contre la loi Travail, 170.000 personnes ont manifesté dans toute la France selon les autorités, et 500.000 selon la CGT. De nombreux affrontements ont éclaté, en marge des manifestations, dans plusieurs villes, comme à Paris, Nantes, Rennes ou Lyon. 124 personnes ont été interpellées, dont 21 à Paris. Par ailleurs, 24 policiers ou gendarmes ont été blessés, dont un très grièvement dans la capitale.

"Je ne pense pas que les violences menacent le mouvement". "Je ne pense pas que les violences menacent le mouvement", estime Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires. "Les médias et le gouvernement trouvent sans doute plus intéressant de mettre le focus sur ça, c’est sans doute pour ça que, depuis le 9 mars, il y a, du côté de la police, une manière de gérer le maintien de l’ordre sur ces manifestations qui conduit forcément à ce type de situation. Encore aujourd’hui, sur le pont d’Austerlitz, le service d’ordre et la tête de cortège ont été abreuvés de gaz lacrymogènes alors qu’il ne se passait rien et ça a été l’un des déclencheurs de ce qui s’est passé par la suite", analyse-t-il sur Europe 1, rejoignant l'avis du président de l'Unef, William Martinet, qui a dénoncé un "usage disproportionné de la force" par la police.

"Les forces de l’ordre viennent titiller et provoquer." "Du côté du gouvernement, il serait peut-être temps d’avoir une autre approche de la gestion des manifestations et qu’on ait vraiment des gardiens de la paix et non plus des forces de l’ordre", dénonce Eric Beynel. "On a écrit un courrier au ministre de l’Intérieur pour lui dire qu’on subit des violences, il ne nous a toujours pas répondu. Il n’est pas normal que, quand il y a une manifestation syndicale, il y ait derrière elle des gendarmes mobiles ou des CRS qui soient casqués avec les boucliers quasiment au contact des manifestants. C’est cette attitude là qui provoque des tensions. Les manifestations syndicales ont un service d’ordre pour les manifestations donc il n’y a pas besoin d’avoir sans arrêt des forces de l’ordre qui viennent titiller et provoquer."

Objectif retrait. "Notre objectif reste entier, c’est toujours le retrait de ce projet de loi", assure Eric Beynel. Une prochaine mobilisation est prévue dimanche, à l'occasion du 1er mai. Le texte sera quant à lui débattu à l'Assemblée nationale à partir du 3 mai.