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Plan auto: est-ce que ça va vraiment changer la donne pour l’électrique ? ​Pas sûr qu’un système de primes soit la bonne réponse. Cela crée des effets d’aubaines et ça ne règle en rien les problèmes de compétitivité de l’industrie auto. il y a d’autres mesures plus efficaces... Sans parler du fait que les primes s’adressent à tous les véhicules dont plus de la moitié sont importés.

Au-delà des primes pour aider le secteur automobile, le plan présenté hier par Emmanuel Macron vise à développer la production de voitures électriques "made in France"

Avec cet objectif qui sonne comme un slogan remontant à la grande époque des plans quinquennaux : produire 1 million de voitures électriques ou hybrides sur le sol national d’ici 2025. C’est en tout cas l’engagement pris par les industriels, PSA et Renault et l’ensemble de la filière qui a prévu d’investir 1 milliard d’euros sur trois ans. Renault rejoindra aussi PSA, Total et Saft pour fabriquer des batteries : bref, en échange des aides, la filière joue l’union sacrée pour accélérer le virage vers l’électrique.

Un virage qui reste très dépendant des primes

C’est le problème. Les primes à l’achat sont bien pratiques pour écouler les stocks mais elles créent un effet d’aubaine qui ne dure pas. Le bonus de 7000 euros sur l’électrique par exemple s’arrêtera le 31 décembre. Et il est difficile ensuite de vendre les mêmes modèles à leur vraie valeur, sans prime. Enfin l’argent du contribuable sert aussi à subventionner des voitures importées, ce qui creuse notre déficit commercial. Plutôt que des primes, il vaudrait mieux réduire les impôts de production qui pénalisent l’industrie : l’écart est de 70 milliards d’euros entre la France et l’Allemagne. Pour développer le « made in France » et lutter contre la désindustrialisation, c’est plutôt du côté de la facture fiscale des industriels qu’il faudrait regarder.